Ce panneau de bois peint réalisé par l’artiste flamand Karften van Limbos, qui autrefois ornait les murs de l’église Saint-Michel à Salon-de-Provence, est aujourd’hui conservé dans les réserves du musée de l’Empéri. Il y attend patiemment depuis plusieurs années une restauration qui lui permettrait de retrouver son lieu de conservation initial.
Le peintre originaire d’Anvers est connu pour son activité en Provence…
dans la première moitié du XVIe siècle. En 1537, il s’installe à Cavaillon et reçoit alors plusieurs commandes. Sur les cinq œuvres qu’il aurait réalisées et dont l’on a une trace écrite, seules deux nous sont parvenues. Cela fait de cette Pentecôte un témoignage rare de l’activité de ce peintre flamand en Provence, qui s’y est peut-être arrêté après un séjour en Italie. La composition dénote en effet une bonne connaissance de la peinture italienne de la Renaissance bien que le traitement soit flamand, notamment les visages qui sont traités comme de véritables portraits.
Cette œuvre a quitté l’église Saint-Michel…
probablement dans les années 1980 pour une raison que l’on ignore encore, peut-être était-ce dû à son état de conservation inquiétant ? Aujourd’hui conservée dans les réserves du musée de l’Empéri à cause de ce même état de conservation qui ne permet pas un retour à sa place originelle, seules de rares personnes gardent le souvenir de ce tableau exceptionnel.
L’œuvre est composée de plusieurs panneaux de bois…
qui se détachent les uns des autres menaçant ainsi la couche picturale déjà abîmée : le tableau est recouvert de petits « pansements » que l’on appelle des « facings ». Si ses conditions de conservation dans les réserves du musée de l’Empéri sont très bonnes, sa restauration reste néanmoins urgente et nécessaire pour qu’elle puisse regagner l’église Saint-Michel, probablement sous un caisson climatique au vu de l’état de salubrité de l’église.
Bibliographie
Catalogue de l’exposition « La peinture en Provence au XVIe siècle » au centre de la Vieille-Charité, éd. Rivages et Musées de Marseille, 1987, p.100-101
Projet mené par Cassandra Alvarez, étudiante à l’École du Louvre