Nouvelle-Aquitaine, Dordogne (24)
Saint-Méard-de-Drône, peintures murales de l’église Saint-Médard
Édifice
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Aidez Saint-Méard-de-Drône, commune de 501 habitants, à financer le dégagement complet des peintures médiévales de son église.
www.youtube.com/watch?v=7wxK-ToxT00
Historique des travaux
En 1999, un morceau de plâtre se détache de la voûte de l’église Saint-Médard et laisse apparaître de la couleur. La mairie décide alors de dégager l’ensemble des peintures dissimulées sous les enduits. Le temps d’élaborer un plan de financement, les travaux sont lancés en 2013. Lors de cette première campagne, 170m2 de peintures murales sont dégagées au niveau du chœur et de l’abside. Au printemps 2018, une deuxième tranche de travaux a dégagé la même surface au niveau de la travée sous coupole. Cependant, la nef cache toujours ses mystères. Elle fait l’objet de cette souscription, qui permettra de financer une troisième et dernière tranche de travaux.
Des peintures uniques en Périgord
Ces peintures, datées entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle, sont uniques en Périgord et constituent une rareté à l’échelle française. Bien qu’au Moyen-Age la plupart des églises étaient décorées, très peu d’exemples sont parvenus jusqu’à nous. Une fois que l’ensemble des peintures sera dégagé, l’église présentera un cycle quasiment complet de 430m2 de surfaces peintes… Etat de dégagement des peintures en juin 2018
UNE MULTITUDE DE Scènes représentées
La richesse de l’iconographie contribue à la rareté de cet édifice. L’église présente un cycle de peintures murales aux scènes très variées comme un Christ en Salvator Mundi entouré de son Tétramorphe, un grand Jugement Dernier composé d’une lutte de l’archange saint Michel contre le démon, l’enfer des damnées et le paradis des élus. Des scènes hagiographiques comme saint Médard accompagné de sainte Radegonde ainsi que saint Barthélemy en plein martyre mais aussi des scènes de la vie du Christ (la Cène et l’Entrée dans Jérusalem) peuvent être admirées. La coupole, récemment dégagée, présente un magnifique cortège d’anges musiciens en procession vers une Vierge à l’Enfant de plus de trois mètres de haut. Accueil des élus au Paradis
Une trace unique de l’iconoclasme
Le Périgord a énormément souffert des Guerres de Religion. Protestants et catholiques s’y sont terriblement affrontés pendant plusieurs décennies. Rappelons que les réformés considéraient les images à l’effigie de Dieu comme étant blasphématoires. Nous pouvons remarquer que les peintures du premier registre de l’église ont violemment été griffées. Il est certes courant de voir des peintures murales criblées de petits trous car ces derniers permettent une meilleure accroche mécanique lors de la pose d’un nouvel enduit. C’est différent à Saint-Méard-de-Drône : il ne s’agit pas d’un bûchage classique mais plutôt d’une véritable volonté de détruire ces peintures. Les dents de l’outil utilisé sont d’ailleurs encore bien visibles. N’ayant cependant pas réussi à les éliminer, les peintures ont été dissimulées sous un badigeon de chaux qui les a finalement protégées, et sauvées, jusqu’à nos jours. L’église constitue ainsi une trace archéologique unique en France de l’iconoclasme des Guerres de Religion.
Détail des dégradations iconoclastes
- Crédit photos : Association Saint-Méard Patrimoine
- Crédit texte : Pauline Mabille de Poncheville