Bourgogne-Franche-Comté, Jura (39)
Peintre, Église Saint-Sébastien
Édifice
EGLISE Saint-Sébastien. On fait remonter la première église de Peintre à une simple chapelle érigée au XVe s. par le seigneur du lieu et les habitants du village, dans l’ancienne paroisse de Chevigny dont elle fut distraite en 1700. Cette chapelle serait donc la création des sires de Champdivers ou de leurs successeurs au XVe siècle, les Lanthenne. Le vocable inciterait à croire que cette fondation doit son origine aux épidémies de peste qui ravagèrent le pays jusqu’au début du XVIe siècle. La construction de l’église actuelle succéda sans doute de peu à l’érection en paroissiale, dans les premières années du XVIIIe siècle.
Le clocher élevé en façade, est daté de 1714 sur l’agrafe de l’arc en plein cintre du portail. Cette agrafe porte aussi un cœur sommé d’une croix, accompagné des initiales E. L. Au-dessus, une pierre rectangulaire était destinée à recevoir une inscription commémorative qui n’a jamais été gravée. La tour du clocher, à trois étages de hauteur inégale, est coiffée d’une flèche octogonale à égout retroussé de plan carré, couverte d’ardoise.
Depuis le porche, sous le clocher, on peut voir l’intérieur à travers une grille en fer forgé, comme dans l’église voisine de Frasne. La nef comprend deux travées éclairées de chaque côté par des fenêtres en plein cintre, et couvertes de voûtes d’arêtes séparées par un arc doubleau en plein cintre. La travée suivante, couverte par une coupole sans trompes ni pendentifs, s’ouvre de chaque côté sur deux grandes chapelles de même hauteur que la nef et formant un véritable transept. L’abside voûtée d’arêtes est éclairée latéralement, car le mur absidial formant une sorte de grande niche pour recevoir le retable baroque est totalement aveugle et cela dès l’origine de la construction.
La décoration intérieure de cette église est particulièrement riche, avec la présence de trois retables baroques très colorés. Celui du maître-autel occupe tout le fond de l’abside. Quatre grosses colonnes en faux marbre rouge portent un entablement interrompu par le tableau central représentant la Résurrection du Christ, surmonté d’une nuée peuplée d’angelots et encadrée de volutes et de deux anges. Entre les colonnes, deux grandes statues représentent à gauche saint Sébastien percé de flèches, et à droite un pape en extase qui n’est autre que saint Fabien dont la fête tombe le même jour que celle de saint Sébastien. La chaire (XVIIIe s.) est restée en place ; sa cuve est ornée des bustes des évangélistes. Les vitraux de l’ensemble de l’église sont contemporains, non figuratifs, et très lumineux. Les murs intérieurs ont été repeints entièrement. Tous ces éléments décoratifs font de cette restauration une belle réussite.
La statuaire est particulièrement riche : une Vierge de l’Annonciation, en pierre, du début du XVIe s. ; un saint Jean et un saint Laurent, en pierre, du XVIe ; un saint Étienne, en bois poly chrome, du XVe ; un saint Vernier, en bois polychrome, du XVIIIe, qui rappelle la présence de la vigne dans cette région.
Pour la rénovation des façades de l’église et la réfection de la toiture de la sacristie, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 9 909 € en 2000.
P.C.