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La bastide de Pavie a été fondée en 1281 par un acte de paréage passé entre le comte d’Astarac et l’abbaye cistercienne de Berdoues sous l’égide du sénéchal Eustache de Beaumarchais.

L’église Saint-Pierre et son cimetière furent implantés non loin de la place de la bastide dont ils sont séparés par un îlot de maisons selon une disposition que l’on retrouve à l’identique dans la bastide jumelle de Mirande.

L’édifice primitif était de plan rectangulaire : nef unique et chevet plat orienté. Cette disposition initiale a subi quelques modifications. Un grand clocher-tour en légère avancée à l’angle nord-ouest mord sur la façade. Les premiers niveaux sont de calcaire blanc comme l’église, les niveaux supérieurs en blocs de mollasse de moyen appareil de deux tailles différentes. Au sud, empiétant sur l’espace cimétérial, deux constructions plus basses ont été ajoutées, l’une, au niveau de la façade en calcaire blanc, l’autre, au niveau du chevet en blocage. À l’ouest, un emban abrite le portail.

Le mur nord est percé d’une fenêtre ogivale, de deux fenêtres cintrées modernes et d’une porte basse à arc surbaissé. Le mur sud est épaulé par trois contreforts ; entre les deux premiers subsistent les traces d’une porte : base de piédroits, élément de chapiteau, rangée de corbeaux. Le petit édicule au sud-ouest est soutenu par deux contreforts aux angles et éclairé par une fenêtre cintrée à l’est. Le chevet flanqué de deux contreforts se termine par un fronton triangulaire. Deux fenêtres trilobées encadrent la fenêtre centrale ornée d’un meneau surmonté d’un fenestrage de trilobes disposés en triangles inscrits dans un tiers-point. La façade, sans doute conçue pour se terminer comme le chevet par un fronton triangulaire, n’en présente plus qu’une moitié percée d’un oculus décentré. Sous l’emban, un portail gothique à quatre voussures et colonnettes a été presque entièrement refait après 1888 puisqu’il ne correspond plus à la description qu’en a faite l’abbé Cazauran à cette date(1). Dans le tympan ont été maladroitement insérés trois fragments de sculptures figurant trois remplages gothiques : deux panneaux trilobés en encadrent un troisième en forme de quintefeuille. À droite du portail, entre celui-ci et un contrefort, une voussure ogivale moderne servait peut-être de cadre à une statue. À gauche du portail, la puissante tour-clocher est percée d’ouvertures hautes sur les quatre faces. À l’ouest, l’ouverture la plus basse est trilobée et entourée d’une archivolte rectangulaire. Au pied de la tour, une grande niche ogivale a été aménagée ; elle contient actuellement une vasque de pierre sur support. À l’’exception de la flèche du clocher, l’ensemble est couvert de tuiles.

À l’intérieur, deux rangées de cinq fortes colonnes délimitent la nef et les deux bas-côtés. Des colonnes engagées dans les murs latéraux marquent les chapelles. La dernière travée est divisée en trois par des murs à angle droit : au centre, le chœur éclairé par la grande fenêtre centrale, de part et d’autre deux pièces annexes aux murs desquelles sont adossés, face à la nef, les autels de la Vierge et de Saint Joseph. La pièce située au sud communique avec la sacristie en saillie. Tout l’édifice a été voûté d’ogives et peint au XIXe siècle. En effet, l’église, désaffectée et mise en vente pendant la Révolution, fermée de 1792 à 1802, avait beaucoup souffert. À l’entrée, sous la tour, une resserre est aménagée ; elle donne accès à un étroit escalier à vis qui dessert le premier étage. Au sud, l’ancienne chapelle des fonts baptismaux, transformée en salle des catéchismes, communique avec l’ancienne chapelle Saint-Roch, voûtée et peinte. Une tribune surmonte l’entrée, ornée d’une grande statue du Sacré- Cœur.

Le mobilier appartient aux XIXe et XXe siècles. L’autel principal, en marbre polychrome, aux lignes droites date sans doute du début du XIXe siècle. Des toiles anciennes ornent le chœur, la nef et la sacristie. Deux grandes crucifixions se font face dans le chœur ; sur l’une d’elles le Christ est entouré de la Vierge à gauche et de saint Pierre, patron de l’église à gauche, sur l’autre, le groupe des Saintes Femmes est à gauche, un paysage à droite. Dans la sacristie sont accrochées une Annonciation et une autre crucifixion sur laquelle figurent la Vierge à gauche et saint Jean-Baptiste de face à droite, qui provient peut-être d’une église Saint-Jean-Baptiste démolie en 1745 et qui était déjà accrochée dans la sacristie en 1840. Ces deux toiles ont été inscrites en 2007 ainsi que le dessin d’une tête de Christ d’après Guido Reini, copie réalisée en 1942 par Mario Cavaglieri ( 1877-1969), artiste italien établi près de Pavie en 1925.

Dans la nef, deux dépôts de l’État sont présentés : un clerc tenant un livre, très sombre et une copie d’une adoration des bergers de Ribera exécutée par Maurice Poirson en 1870(2).

Pour la mise hors d’eau de l’église, la Sauvegarde a accordé 8000 € en 2009.

 

Françoise Dumas

 

 

 

 

(1) Arch. du diocèse d’Auch, Monographies de l’abbé J.-M. Cazauran.

(2) Renseignements dus à Jacques Lapart, conservateur des antiquités et objets d’art.

 

 

Bibliographie :

Arch. Dép. Gers. V 308. cf. n.1.

  1. de Mastron, Une bastide du XIIIe siècle, Pavie, Bulletin de la Société Archéologique, Littéraire et Scientifique du Gers, 1917, p.110-115.
  2. Deloffre et J. Bonnefous, Eglises, châteaux et fortifications du Gers occidental du Moyen Age à la Renaissance. Anglet, Atlantica, 2003, p.102-103.

Les communes du Gers. Monographies sous la direction de Georges Courtès. Auch, Soc. archéologique et historique du Gers. t. I, arrondissement d’Auch, Auch, 2003, p.101.

 

 

 

 

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