Nouvelle-Aquitaine, Landes (40)
Parleboscq, Église Saint-Michel de Laballe
Édifice
L’église Saint-Michel de Laballe. L’église Saint-Michel de Laballe, mentionnée sous le nom de Saint-Michel de Sérin dans un pouillé de 1729, fait partie d’un ensemble homogène de sept églises situées sur le territoire actuel de la commune de Parleboscq. Ces églises, dont deux sont malheureusement ruinées, toutes construites en briques à la notable exception de Saint-Cricq, présentent des similitudes architecturales évidentes dues à la concomitance des principales étapes de leur histoire et contribuent à éclairer de manière sensible l’histoire générale du Gabardan. Malgré l’œuvre des générations successives, Saint-Michel offre aujourd’hui un plan d’une rustique simplicité. Un vaisseau unique est terminé à l’est par une abside à cinq pans. Le chevet est soutenu par des contreforts imposants entre les quels s’insèrent des baies en plein cintre qui ont remplacé des ouvertures plus basses et étroites. La façade occidentale est elle-même étayée par de puissant s massifs aux angles nord et sud, imposés sans doute par l’instabilité du terrain. Une tour carrée à trois niveaux de baies en plein cintre est accolée au mur sud et une vaste chapelle de même plan au mur nord. L’édifice ancien est composé de la nef et du chevet à contreforts. Divers éléments permettent d’en faire remonter la construction à la fin du Moyen Age. On a proposé le XIVe s. en invoquant une petite baie géminée à oculus ouverte dans le mur sud éclairant la nef à l’origine et aujourd’hui visible dans la tour. Une date plus tard ive conviendrait sans doute mieux. La vicomté de Gabardan, zone frontière typique, a été particulièrement touchée par le conflit opposant le roi de France au roi d’Angleterre. Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du XVe s. que les terres furent à nouveau cultivées grâce à l’arrivée d’une immigration paysanne importante et que – conséquence du repeuplement – l’activité constructive reprit avec vigueur. La présence de sept églises à Parleboscq serait le témoignage durable de cette prospérité retrouvée. C’est peut-être le souvenir des troubles, ainsi que la rareté des refuges fortifiés, qui expliquent la construction au XVIe s. de la tour carrée dont les meurtrières du dernier niveau attestent le caractère défensif. Une enquête ordonnée en 1546 prouve que la tour n’était pas terminée et le voûtement encore à faire, malgré l’existence ancienne des contreforts. L’église a dû subir quelques remaniements au XVIIe s. ; une pierre de remploi datée de 1637 est encore visible dans la façade occidentale. La chapelle nord qui est, on le notera, la seule avec la tour à porter une génoise, date peut-être de cette époque. C’est enfin au milieu du XIXe s. que le propriétaire du château de Laballe imposa à l’édifice d’importantes transformations : construction d’une fausse voûte dont le lambris fut enduit de plâtre et décoré par des artistes italiens, couvrement de la tour. par une flèche d’ardoises. La Sauvegarde de l’Art Français a aidé l’association, créée pour la préservation de Saint-Michel, lors de plusieurs campagnes de travaux concernant la réfection des charpentes et toitures (33 500 F en 1991, 100 000 F en 1992, 100 000 F en 1994).