Bourgogne-Franche-Comté, Nièvre (58)
Parigny-les-Vaux, Église Saint-Jean-Baptiste
Édifice
Située à 16 km au nord de Nevers, la petite commune de Parigny-les-Vaux possède une église qui a une particularité unique en Nivernais. L’église paroissiale dédiée à saint Jean-Baptiste est en effet composée de deux églises romanes, d’époques différentes, accolées l’une à l’autre. La plus petite, que la plupart des spécialistes font remonter au XIe s., sert de bas-côté sud à la plus grande qui date du XIIe siècle. Deux éléments de cette église Saint-Jean-Baptiste sont particulièrement intéressants : le portail et le clocher. La façade à l’ouest, très remaniée, est épaulée par deux contreforts plats. Le portail, en plein cintre, s’ouvre dans un massif de maçonnerie en saillie. Il est protégé par un glacis en pierre reposant sur une corniche soutenue par des modillons unis. L’arc à ressauts du portail est formé de trois rouleaux. Sous le rouleau d’archivolte, deux autres rouleaux ornés, d’ un décor alvéolé, retombent sur des colonnes fuselées et annelées, fabriquées au tour. Le tympan est nu et, au-dessus du portail, en son milieu, la façade est percée d’une baie en plein cintre. Au XIXe s., c’est un oculus, aujourd’hui bouché, qui éclairait la façade. Le clocher carré, à deux étages, assez remarquable, s’élève au-dessus de la coupole de l’édifice du XIe siècle. Le soubassement, percé d’une archère au sud, est construit en petit appareil assez irrégulier ; il est épaulé par deux petits contreforts. Les deux étages supérieurs, de construction postérieure plus soignée, sont ajourés par des baies en tiers-point. Le premier étage est marqué par un cordon orné de perles. Sur chacune de ses faces, il est ajouré « par deux élégantes baies géminées dont l’arc brisé, garni de besants, retombe de chaque côté sur de simples piédroits et au centre sur une colonnette à chapiteau décoré de feuilles s’enroulant en boule sous les angles du tailloir enrichi de perles ». Ces baies s’ouvrent sous un grand arc en plein cintre qui est formé par le deuxième cordon perlé régnant au niveau du tailloir des chapiteaux. Le second étage repose sur une corniche. La tablette de cette corniche est taillée en doucine et s’appuie sur des modillons unis. Cet étage est éclairé par des doubles baies géminées, ressemblant à celles du premier étage. Elles sont surmontées d’un grand arc en plein cintre. Les moulures de l’arc font retour sur le parement au niveau du tailloir des petites colonnes portant l’arc brisé des baies. Le clocher, couvert en ardoise, est couronné d’une flèche octogonale à égout retroussé de plan carré qui repose sur une corniche à modillons unis. La nef de l’église primitive, très étroite, était couverte d’ une voûte en berceau dont la naissance est encore visible. La travée précédant l’abside est couverte d’une coupole sur pendentifs garnie à sa naissance d’un cordon perlé. Les arcs en plein cintre qui supportent la coupole retombent sur des colonnes engagées dans de gros piliers et couronnées de chapiteaux. La petite abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four, était autrefois utilisée comme sacristie et avait été isolée du reste de l’édifice. Une statue’ en bois doré et peint, datant du XVIIIe s., est conservée dans cette abside. Trois grandes arcades, deux en plein cintre, la dernière légèrement brisée permettent le passage entre les deux nefs. La construction du XIIe s. est plus vaste que l’église primitive du XIe s., mais de nombreuses restau ration s lui ont fait perdre son caractère. La nef, reconstruite au XVIe s., est couverte en charpente et possède de belles poutres formant entraits. Elle est éclairée au nord par trois fenêtres en plein cintre et une fenêtre trilobée qui possède un panneau’ de vitrail du XVIe s. représentant un archer. Quant au chœur à chevet plat, il a été reconstruit en 1786. Il est décoré par un retable en bois doré inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1973. Au milieu de ce retable, une toile peinte du XIXe s. représente une Vierge à !’Enfant accompagnée de saint Jean-Baptiste. Deux statuettes en bois doré, du XVIIIe s., l’une représentant saint Vincent, l’autre sainte Agathe prennent place de chaque côté du tableau. L’église conserve, en plus des objets déjà cités, un bénitier en fonte du XVIe s., classé Monument historique, ainsi qu’une chasuble qui aurait été donnée par l’impératrice Eugénie. Pour la réfection de la couverture du clocher et la pose d’un paratonnerre, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 78 000 F en 1998.
F.C