Provence-Alpes-Côte d’Azur, Var (83)
Draguignan, Musée des Beaux-arts, papier-peint panoramique
Mobilier
Dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France, les salariés de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur ont voté pour la restauration de cette œuvre, financée par leur entreprise à hauteur de 9194 euros.
Un papier peint panoramique du début du XIXe siècle dissimulé derrière une cloison …
Un sauvetage inespéré
Dans les années 1 990, il a été décidé de réaménager le premier étage du palais, occupé par la bibliothèque. Les anciennes étagères, une fois déposées des murs, ont révélé l’existence d’un papier peint panoramique qui a en partie été arraché à cette époque, dans le cadre de ces travaux. Néanmoins, il a vite été décidé de ne pas le décoller dans sa totalité, et une cloison légère a été élevée à quelques centimètres du mur. Le papier peint s’est donc retrouvé à l’abri de la lumière. A cette date, aucune campagne de photographies n’a été entreprise, et les dossiers du musée ne permettaient pas, en 201 6, d’avoir une idée précise de ce qui se trouvait réellement sur les murs de la salle.
En septembre 2017, l’équipe du musée donc a procédé à quelques sondages dans cette cloison de plâtre pou ravoir une idée de l’état du papier peint Plusieurs ouvertures ont été pratiquées, qui ont permis ensuite à une restauratrice du patrimoine de mener une étude préalable. Cette opération était en effet plus que nécessaire, car il fallait savoir s’il était ou non impératif de déposer le papier peint avant le chantier de gros oeuvre. En effet, la dépose des fenêtres, les reprises des structures, le passage des gaines de climatisation, etc, sont autant d’interventions potentiellement traumatisantes pour une oeuvre aussi fragile qu’un papier peint. Il a donc été décidé de le déposer entièrement, et trois restauratrices du patrimoine sont intervenues du 11 au 15 juin 2018. Aujourd’hui, le papier peint est conditionné sur rouleaux et stocké dans des caisses, dans les réserves temporaires du Husée des Beaux-arts.
Pourquoi tant d’efforts
Ce papier, malmené dans les années 1990, est considéré aujourd’hui comme l’une des pièces majeures du musée. Daté vers 1810-1820, il représente des scènes d’inspiration chinoise traitées en sépia et d’une très grande qualité, tant dans le dessin que dans l’impression. En effet, le décor était alors imprimé sur les lés à l’aide de planches de bois gravées, et il fallait compter une planche par couleur. Toutes les subtiles nuances visibles correspondent donc à plusieurs impressions de plusieurs planches. L’on imagine donc aisément le temps-depuis la gravure jusqu’à l’impression -et la précision nécessaires à la confection de tels papiers panoramiques.
Celui du Musée des Beaux-arts de Draguignan a bénéficié d’une restauration minutieuse. Après sa dépose, chaque secteur (soubassements, ciel et bordure, la scène panoramique) a été nettoyée, consolidé en ses déchirures et doublé. Les lacunes ont été comblées par des réimpressions.
Une fois le chantier terminé, le papier peint a retrouvé sa place initiale, dans la première salle du parcours de visite. Le public est donc accueilli par ce gigantesque décor, qui témoigne du goût et du pouvoir qu’avait la famille Latil, propriétaire du bâtiment au début du XIXe siècle. Ce type de papier peint était d’ailleurs posé sur les murs des espaces de réception: les visiteurs, en attendant le maître de maison, patientaient en admirant les paysages.
Rédaction : Musée des Beaux-arts de Draguignan