Polynésie française (987)
Paopao, chapelle Saint-Joseph, Fuite en égypte
Mobilier
Cette œuvre est la lauréate pour sa région du concours Plus Grand Musée de France mené de septembre 2024 à mars 2025 par Allianz France et la Sauvegarde de l’Art Français. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 euros offert par Allianz France pour sa restauration.
La chapelle Saint-Joseph se trouve sur la rive ouest de la baie de Paopao, sur l’île de Mo’orea, en Polynésie française. Cette petite chapelle, érigée en 1873 à l’origine à Papetoai, a été déplacée à Pihaena en 1929, puis à proximité du village de Paopao en 1948. Elle est un lieu symbolique de l’influence croissante de l’Église catholique sur l’île. En plus de son histoire complexe, elle abrite une œuvre unique du peintre suédois Peter
Heyman, qui témoigne de l’intégration de la culture polynésienne dans des représentations religieuses traditionnelles.
L’oeuvre
L’œuvre peinte par Peter Heyman en 1948, intitulée La Fuite en Égypte, est un témoignage original de la rencontre entre l’art chrétien et la culture polynésienne. Cette oeuvre représente la Sainte Famille fuyant vers l’Égypte, mais avec des visages de Polynésiens, ceux des paroissiens locaux. Elle est peinte directement sur un bardage de bois, dans un style inédit à l’époque, avec des personnages bibliques placés dans un fare, une maison traditionnelle polynésienne. En arrière-plan, le paysage caractéristique de Mo’orea avec ses montagnes se mêle à cette scène religieuse, apportant une touche locale inédite. L’oeuvre a été réalisée sur l’initiative du père Daniel Egron et fut approuvée par le pape Pie XII, devenant ainsi un symbole de l’adaptation de la foi chrétienne aux réalités culturelles locales.
La restauration
Cependant, la peinture est aujourd’hui en mauvais état, menacée par l’action des termites et la dégradation du bois. Le support en bois, fragile, montre des fissures, tandis que la peinture s’écaille par endroits, mettant en danger la couche picturale. Bien que restaurée une première fois en 1998, l’œuvre nécessite aujourd’hui une intervention plus profonde pour stopper sa détérioration. Un traitement contre les termites et d’autres champignons est nécessaire, tout comme la consolidation des parties peintes. Une restauration professionnelle permettrait de préserver ce tableau unique, qui est à la fois un témoignage artistique et un symbole du patrimoine religieux de la Polynésie Française.