Grand Est, Meuse (55)
Pagny-sur-Meuse, Chapelle Notre-Dame de Massey
Édifice
D’après une pieuse tradition, l’oratoire de Notre-Dame de Maxey, seul vestige aujourd’hui du village de Longor, aurait dû sa fondation à un seigneur des environs, dont aucun acte d’ailleurs n’a conservé le nom. Ayant été fait prisonnier, sans doute au cours des nombreuses guerres féodales du moyen âge, le captif parvint, malgré les fers, qui meurtrissaient ses membres, à s’évader de son cachot. Il avait fait vœu à Notre-Dame, s’il recouvrait la liberté, de lui élever un oratoire. Or le captif étant parvenu « exténué de fatigue, mourant de faim, meurtri par ses fers » sur les pentes du coteau de Longor, recourut une fois de plus à sa céleste Protectrice. Ses « supplications furent exaucées et les fers du captif s’ouvrirent soudain ».
Devenu libre, le noble seigneur exécuta son vœu. Il bâtit à cet endroit un oratoire dédié à Notre-Dame où il suspendit ses chaînes en ex-voto.
De ce premier édifice, il ne subsiste que la rosace de la façade occidentale, réintégrée dans l’édifice reconstruit au XVI° siècle.
Au cours des XIII° et XIV° siècles, la chapelle est un lieu de pèlerinage, en particulier depuis Vaucouleurs. En février 1429, Jeanne d’Arc s’y serait arrêtée. L’héroïne revenait alors de Saint-Nicolas de Port. «Après avoir traversé la Meuse en la ville d’Ugney (Ugny), affirme un ancien témoignage, estoit partie de pié avec et la compagnie de plusieurs dames d’estat du dit Vaucouleurs pour aller en pèlerinage à Notre-Dame de Marcey près du dit lieu de Vaucouleurs ».
Ruinée au XVème siècle, la chapelle est reconstruite en 1535. Sur le flanc sud, une inscription latine gravée sur une pierre finement ouvragée témoigne la reconstruction et précise le cadre historique. A l’intérieur, sur le flanc nord, un haut relief représente une scène de l’Adoration des Mages. Le grand rideau ouvert qui encadre la scène rappelle les jeux donnés sur les places publiques du Moyen-âge.
A la fin du XIV° siècle, la chapelle primitive était en fort piteux état. En 1535, Jean Forget, Grand-Chantre de la cathédrale de Toul, résolut de rebâtir le sanctuaire en l’agrandissant. Une pierre commémorative à l’intérieur de l’édifice, qui donne un aperçu historique des gouvernants de l’époque, et l’inscription de la devise et des armes du Grand-Chantre (contrefort de la façade Ouest et clés des voûtes) en témoignent.
L’éloignement du village et l’environnement du lieu propice à la méditation ont favorisé le développement d’un ermitage. La chapelle était gardée par un ermite, ainsi qu’il résulte d’un acte du 3 mai 1613. Dans un autre écrit, il est dit que dans l’ermitage de Massey mourut en 1707 (15 mai) « Frère Isidore qualifié de supérieur des ermites et de directeur des novices ».
Les offices étaient annoncés par une petite cloche. Sur celle-ci, une des plus anciennes du département, on relève la date de 1682 et le nom de J. de Mandre, Grand-Chantre de la cathédrale de Toul à cette date. La cloche a été restaurée par l’entreprise François Chrétien de Vandoeuvre, en respectant les prescriptions émises par François Janvier, conservateur des antiquités et objets d’art de la Meuse. Elle a été remise en place le 25 septembre 2017.
A la révolution, le domaine de Massey est confisqué et vendu en 1791 comme bien national.
Jusqu’en 1860, l’édifice changera cinq fois de propriétaire et son entretien fut négligé. En 1823, l’évêque de Verdun interdit les « chapelles rurales et domestiques » du diocèse, donc celle de Massey. C’est probablement à cette époque qu’un corps de ferme fut construit entre les contreforts Sud de la première travée de la nef. XIX° siècle : travaux de restauration
La chapelle est rachetée en 1864 par l’abbé Baurein qui entreprend des travaux de réfection. Le prêtre fera don de l’édifice à la fabrique du village de Pagny-sur-Meuse et les travaux seront terminés en 1867 par l’abbé Blouet. L’édifice est alors rendu au culte qui cessera d’y être célébré après la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Les vitraux du chœur (Présentation, Annonciation et Couronnement de la Vierge) ont été posés en 1880. Le maître Autel et la table de communion ont été placés au cours des années 1860-1870.
Entre 1914-1918, la chapelle a servi de cantonnement aux garde-voies du passage à niveau de la ligne de chemin de fer Pagny-Neufchâteau.Les vitraux latéraux de la chapelle nord et sud sont attribués à l’atelier Georges Janin de Nancy vers 1920-1930.
Plusieurs campagnes de travaux de restauration ont été réalisées au cours du XX° siècle ; mise en place d’un nouvel emmarchement en pierre de taille devant l’entrée de la façade Ouest, suppression de la lucarne du versant Nord de la toiture, réfection des enduits intérieurs suite à des problèmes d’assainissement (encore d’actualité), démolition de l’ancien corps de ferme ayant nécessité la réfection des enduits extérieurs, reprise de la couverture (malheureusement mal réalisée qui oblige aujourd’hui à des travaux importants).
Le projet en images
Actualités liées
Communication
La Sauvegarde récompense deux projets lors du prix du Pèlerin magazine 2017
La Sauvegarde a rejoint le concours en 2013 en finançant le prix de la transmission et du partage voulant ainsi mettre en valeur […]
Immobilier
Comité d’action février 2021
Malgré le contexte sanitaire, le comité d’action de la Sauvegarde de l’Art Français a pu se réunir à distance et étudier les projets de […]
Immobilier
Comité d’action de mai 2022
Eglise Saint-Martin ou Sant-Martí de Corsavy, dans les Pyrénées-Orientales Balade printanière dans nos campagnes, à la découverte des églises et chapelles rurales aidées […]