Bourgogne-Franche-Comté, Côte-d’Or (21)
Oisilly, Église Saint-Léger
Édifice
Située aux confins nord-est de la Bourgogne, la seigneurie d’Oisilly est déjà citée comme bien de l’abbaye de Bèze lors de sa fondation en 628 par le duc Amalgaire. Toutefois, la première mention de l’église Saint-Léger n’apparaît qu’en 1134, date à laquelle Guillenc, évêque de Langres, en confirme la donation. L’aspect général de l’édifice est caractéristique de la fin de l’art roman : la nef unique composée de trois travées et le chœur de deux travées sont couverts de voûtes d’arêtes ou de voûtes sur croisées d’ogives, séparées par des arcs doubleaux en arc brisé ; les nervures retombent sur des piles ou pilastres à impostes chanfreinées. La seule porte d’accès, pratiquée à l’ouest, est couverte par un linteau monolithe en calcaire formé d’une ancienne pierre tombale ornée d’une croix gravée. Cette porte est abritée par un vaste porche. La cour de clocher, massive, de plan carré, élevée au niveau du chœur, domine un toit à deux versants ; le beffroi est percé de baies géminées. En 1636, les Impériaux dévastèrent le village et saccagèrent l’église. Elle fut transformée par le curé en grange aux dîmes ; le culte ne fut rétabli qu’en 1663, mais c’est au XVIIIème s. que des travaux importants eurent lieu. La plupart des baies furent agrandies ; le chœur fut doté d’un retable orné de la figure en bas-relief du saint patron, d’un autel galbé, de crédences surmontées de fausses niches, d’une chaire à prêcher en stuc peine en faux marbre. En 1776, les murs de la nef et de la sacristie furent réparés. En 1830, la charpente du clocher fut reprise ; en 1839, de nouvelles réparations furent effectuées au clocher. En 1843, d’importants travaux dus au dévers des murs gouttereaux et à la poussée des voûtes s’imposèrent. Ils furent conduits par Pierre-Paul Petit, architecte du département ; les murs furent soutenus par des contreforts, un arc doubleau fut repris et des cloisons furent élevées dans la nef pour cacher le faux aplomb des murs. A partir de 1984 furent effectués différents travaux concernant en particulier les voûtes et la charpente de l’édifice : les cloisons du XIXème s. furent abattues, les enduits refaits à l’ancienne. Un fragment de peinture murale fut dégagé lors des travaux conduits de 1993 à 1995. A cette occasion, des vitraux furent commandés au peintre Marc Couturier et au maître-verrier Jean-Dominique Feury et financés grâce au concours de la Fondation de France.
Pour la réfection des maçonneries des travées de la nef et d’une travée de chœur, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une subvention de 90 000 F en 1995.
B. S.