Occitanie, Pyrénées-Orientales (66)
Nyer, Église Saint-Jacques
Édifice
NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.
DESCRIPTION
Église de nef unique à abside semi-circulaire, Saint-Jacques est composée de chapelles latérales sur le côté nord. La nef est divisée en quatre travées, par des pilastres, et bordée de chapelles latérales postérieures au reste de l’édifice. Un petit clocher carré a été élevé dans l’alignement des chapelles, au nord de l’abside. Dans sa partie supérieure, il est percé de quatre ouvertures en plein cintre surmontées de quatre minuscules oculi. Au sommet, le clocher est couronné de créneaux et coiffé d’une cage comportant une cloche. L’abside est ornée d’un décor d’arcatures comprises dans trois panneaux. Ce décor se poursuit tout au long de la nef. L’extension du décor « lombard » au mur pignon occidental est extrêmement rare.
On accède à l’église par le portail situé au sud, encadré par trois rouleaux en plein cintre. L’archivolte s’orne d’une frise à dents d’engrenages. Au-dessus, une niche moderne abrite une statue d’une Vierge à l’Enfant assise, d’époque médiévale. Les vantaux, anciens, présentent trois séries de ferrures horizontales ramifiées en volutes spiralées, aux enroulements contrariés. Le gros oeuvre de la nef et de l’abside remonte au XIe siècle. La fenêtre latérale sud éclairant l’abside et le choeur est caractéristique des décors gothiques attardés du XVe siècle finissant. La sacristie qui était un appendice rajouté au XIXe siècle sur la façade de l’édifice roman fut démoli au début des années 2000 par la municipalité de Nyer lors de travaux du pourtour de l’église. L’édifice est appareillé en moellons de schiste et granit liés au mortier, et d’un chaînage d’angle en pierres de taille.
HISTOIRE
Nyer est mentionné dès 871, l’église vers 1178. Saint-Jacques est alors une possession de Saint-Martin du Canigou. Cet édifice relève en grande partie du premier art roman comme en témoigne son abside ornée d’arcatures et de lésènes et la fenêtre centrale à double ébrasement. Les chapelles latérales construites au nord, au XVIIe siècle, communiquent entre elles, de façon à former une seconde nef. La tombe de la famille des Banyuls, seigneurs de Nyer, est située sous la nef de l’église, dans une crypte. Elle fut construite au XVIIe siècle, et Marc-Antoine de Banyuls, frère du seigneur à cet époque, a été le premier défunt de la famille a y être déposé en 1647.
Son clocher tour est plus tardif, daté des alentours de 1855. En effet en juin 1848, le clocher en mauvais état, qui se trouvait sur la face sud, entre l’abside et le portail, s’écroule entraînant dans sa chute la sacristie qui était dessous, « toute la devanture du toit de l’église » et un mur du presbytère. Lors de sa visite en octobre 1848, l’architecte départemental note que « ce monument n’existe plus et il faut le reconstruire » et demande de déblayer le sol et empiler les matériaux qui peuvent servir à sa reconstruction. Les travaux de réparations seront effectués bien plus tard, et ce n’est qu’en 1858, que l’on a la preuve de la construction du nouveau clocher, lorsque le Conseil municipal vote à l’unanimité une somme de 10 francs pour le salaire de « celui qui soigne l’horloge« .