Bourgogne-Franche-Comté, Nièvre (58)
Neuvy-sur-Loire, Église Saint-Laurent
Édifice
Située au nord-ouest du département de la Nièvre, à la limite du département voisin du Loiret, la commune de Neuvy-sur-Loire possède en son bourg une église particulièrement intéressante.
Cet édifice assez disproportionné, dédié à saint Laurent, remonte au XIIIème s., mais a subi d’importantes modifications au XVIe siècle. L’église comprend une nef de quatre travées, un chœur à chevet plat de deux travées et deux chapelles. La chapelle seigneuriale, au nord du chœur, primitivement dédiée à saint Claude puis à saint Hubert au XVIIème s., daterait du XVIème siècle. Quant à la chapelle de la Vierge, au sud de la nef, elle fut construite dans les dernières années du XVIème ou au tout début du XVIIe siècle.La tour carrée accolée à l’église, au nord du portail d’entrée, fut en partie détruite le 13 brumaire an II. En 1901, un nouveau clocher fut édifié sur le soubassement de cette cour carrée.
La façade occidentale, épaulée par deux contreforts, est percée d’une porte en tiers-point dont les voussures garnies de tores reposent sur des colonnettes dont les chapiteaux sont ornés de crochets. Un oculus surmonte le portail. Au nord, dans la deuxième travée de la nef, un portail latéral, muré en 1838, est encore lisible de l’extérieur. Garnies de tores, les voussures de ce portail retombent de chaque côté sur deux colonnettes couronnées de chapiteaux à feuillages. Toujours à l’extérieur, une porte, de style Renaissance, permet d’accéder à la chapelle seigneuriale. Une autre porte Renaissance, aujourd’hui murée, s’ouvrait au nord, au niveau de la deuxième travée de cette même chapelle.
Les travées de la nef sont couvertes de croisées d’ogives. Les nervures, ornées d’un tore en amande, retombent soit sur des groupes de trois colonnettes surmontées de chapiteaux ornés de feuillages et de crochets, soit sur des culots assez grossièrement taillés. Les clés de voûte de la nef sont ornées de rosaces de feuillages. Trois fenêtres en lancette au nord, deux au sud éclairent les trois dernières travées de la nef. Enchâssée dans le mur sud de la nef, on peut remarquer une dalle funéraire, du XVIIème s. , en marbre noir, classée Monument historique en mars 1933.
Le chœur est également couvert de croisées d’ogives à moulures prismatiques qui retombent sur des consoles décorées de feuillages et des symboles des Évangélistes. Il est éclairé à l’est par trois fenêtres en tiers-point, au nord et au sud par deux fenêtres, également en tiers-point. Une arcade gothique située dans la dernière travée du chœur permet de communiquer avec la chapelle Saint-Hubert. Celle-ci se compose de deux travées voûtées sur membrures prismatiques pénétrant des colonnes engagées. Une clé de voûte est décorée du blason de la famille du Chesnay, tenu par deux anges. Un membre de cette famille aurait fait construire cette chapelle qui est éclairée à l’est et au nord par des baies à remplage flamboyant, et à l’ouest, au-dessus du portail, par un oculus polylobé.
Le caveau de la chapelle seigneuriale a été profané pendant la Révolution. L’édifice conserve deux dalles funéraires du XVIIème s., l’une rectangulaire, l’autre ovale, en marbre noir, classées Monuments historiques en juin 1952.
La chapelle de la Vierge qui s’ouvre sur la quatrième travée de la nef, côté sud, est voûtée d’ogives à moulures prismatiques. Elle est éclairée, au sud, par un triplet à remplage flamboyant et à l’est par une baie plus simple. Cette chapelle conserve une dalle funéraire du XVIIème gravé, classée Monument historique en mars 1933.
La Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1997 une subvention de 90 000 F, en 1998 deux subventions de 100 000 F. Les travaux exécutés ont assuré la mise hors d’eau de l’édifice, la réfection de la charpente et de la couverture et la reprise des maçonneries correspondantes.
F. C.