Centre-Val de Loire, Indre-et-Loire (37)
Neuillé-Pont-Pierre, Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
Édifice
L’église paroissiale de Neuillé-Pont-Pierre, placée sous le vocable de saint Pierre, dépendait de l’abbaye de Vaas au diocèse du Mans. Elle a connu deux principales campagnes de construction. De la première, du XIIIe s., datent le chœur et la base carrée du clocher avec ses puissants contreforts. Mais d ‘importants travaux, entrepris vraisemblablement à la fin du XVe s. et poursuivis au XVIe s., l’agrandissent considérablement : la nef initiale fut alors reprise et flanquée sur son flanc sud d’un collatéral de même longueur. Au XVIe s. également, la façade occidental e fut dotée d’un élégant portail d’inspiration Renaissance: les baies jumelles des deux portes d’accès sont encadrées de pilastres et surmontées au niveau supérieur de trois niches encre lesquelles s’inscrivent des fenêtres. La niche centrale, plus élevée, permet à la composition de s’inscrire de façon élégante dans l’espace du mur-pignon. Au XIXe s., l’église connut d’importants travaux d’aménagement intérieur, notamment à la jonction du chœur et de la base du clocher : « nous inspirant de la belle architecture du clocher ouvert sur le chœur, appelée dans notre projet à faire un bras de transept, nous donnerons au chœur ce même cachet, l’élévation de la charpente nous permettant d’établir des voûtes aussi élancées ». Le projet de restauration de l’église, agréé en juillet 1874, prévoyait également la construction d’un deuxième collatéral. A l’intérieur, l’église se compose d’une nef de quatre travées et d’un collatéral sud. Le chœur com p rend une travée droite et s’achève par une abside à trois pans. La base du clocher dessine le croisillon nord du transept. La nef et son collatéral sont couverts de voûtes d’ogives à réseaux de liernes et tiercerons ou de voûtes à huit quartiers . Mais nombre de ces voûtes, et notamment celle de l’abside du chœµr, datent de la campagne de restauration du XIXe s. : le projet d’alors décrit « un sanctuaire (… ) couronné par un lambris » et propose que « des voûtes en briques » soient « établies dans toute l’église ». A l’extérieur, l’œil est attiré par l’élégante ordonnance des pignons couvrant le collatéral sud, par le massif imposant du clocher épaulé par de puissants contreforts particulièrement élevés, et par la qualité d’éléments sculptés comme les gargouilles tout à fait expressives. L’église renferme un mobilier intéressant, notamment une Vierge à l’Enfant en marbre blanc du XIVe s. et un tableau représentant l’Adoration des Mages du XVIIe s. Intervenant dans la troisième tranche de travaux concernant la toiture de l’église, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 40 000 F en 1994 .
E. G.-C.