Centre-Val de Loire, Loiret (45)
Nargis, Église Saint-Germain
Édifice
L’église de Nargis appartenait à l’abbaye de Ferrières, quoique le curé fût à la nomination de l’archevêque de Sens. Citée sous le patronage de saint Étienne dans une bulle d’Eugène III en 1147, c’est sous celui de son patron actuel, saint Germain, qu’elle apparaît dans une bulle de 1156 en faveur de Ferrières.
L’édifice, ruiné par la guerre de Cent Ans, n’a conservé de partie ancienne que la tour du clocher et la chapelle qui se trouve à sa base, et sans doute les murs gouttereaux de la nef du XVe siècle. Cette nef n’a jamais été voûtée mais couverte d’une charpente lambrissée. Sur le côté gauche, un collatéral a été aménagé au XIXe s. (1858) avec trois travées couvertes de fausses voûtes sur croisées d’ogives en brique et plâtre ; il communique avec la nef par trois arcades en plein cintre chanfreinées et retombant sur des piliers quadrangulaires.
Le chœur a été entièrement reconstruit à la fin du XVIIe s. et au début du XVIIIe sur plan polygonal, surélevé par rapport au chœur ancien avec deux fenêtres en plein cintre dans les deux pans obliques du chevet ; sa voûte en berceau est en pierre. Le devis détaillé de 1705 est conservé. Peu avant, en 1699, le même curé, Jean Bannier, avait fait reconstruire tout l’étage de charpente du clocher et son couronnement très particulier en dôme et flèche d’ardoise ; il disposait de moyens financiers importants, son père étant receveur de l’abbaye de Ferrières. Le 31 juillet 1706, l’abbé de Saint-Séverin de Château-Landon vint bénir l’église réaménagée. Peu avant sa mort, en 1724, le curé Bannier fit refaire en 1723 les autels de la Vierge et de saint Sébastien.
Sur le côté droit du chœur, la chapelle des seigneurs de Cornou contient les restes de la dalle tumulaire de Jeanne de Morinville, décédée en 1531. La chapelle contiguë a été élevée par la famille Lemesle, propriétaire du château de Toury vers 1840.
Parmi le mobilier, on remarque une Vierge à l’Enfant du XIVe s., un saint Mathieu en bois sculpté du XVIIe s., une Adoration des Anges peinte du XVIIe s.
La Sauvegarde de l’Art français a versé en 2003 la somme de 12 196 € (correspondant aux 80 000 F votés par le comité de novembre 2000) pour le renforcement du beffroi, la couverture de la sacristie, la réfection des enduits extérieurs et l’assainissement par le raccordement des descentes d’eaux pluviales au réseau.
Ph. Ch.
Bibliographie :
E. Michel, « Églises de l’arrondissement de Gien-Montargis », Inventaire des richesses d’art de la France, Paris, 1877, p. 140, 142.
[E. Michel, « Nargis »], Inventaire général des richesses d’art de la France, Province, Monuments religieux, t. I, Paris, 1886, p. 336-338.
M. Fauvin, Nargis à l’ombre de son clocher, [Nargis,] 1995.