Occitanie, Haute-Garonne (31)
Muret, Chapelle Saint-Amans
Édifice
Muret figure dans la légende noire de la lutte contre les Albigeois et des conflits qui s’élevèrent entre la Couronne de France et le comté de Toulouse : en effet c’est là qu’en 1213 Simon de Montfort écrasa les troupes de Raymond IV de Toulouse et de Pierre II d’Aragon. L’événement figure dans la galerie de l’Histoire de France au Musée de Versailles. Le château de Muret, situé au confluent de la Longe et de la Garonne, est mentionné dès le XIe siècle ; il fut la résidence des comtes de Comminges à partir de 1241, Muret étant considérée comme la capitale des États de ce comté jusqu’à la Révolution.
La chapelle Saint-Amans est fort modeste : située à 6 km au sud de Muret, elle a été construite sur un coteau dominant la Garonne et un vaste panorama qui s’étend jusqu’aux Pyrénées, comme l’attestent quelques photographies prises au téléobjectif, à proximité de la grande voie romaine qui allait de Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges. Les pèlerins en route pour Compostelle empruntèrent longtemps cette voie.
Au début du XIXe s., la commune qui avait la charge d’autres édifices cultuels voulait faire démolir cette chapelle, mais les habitants s’y opposèrent ; à partir de 1940, elle cessa d’être entretenue : sa toiture s’effondra en 1963.
On trouve pour la première fois mention de cette chapelle au XIIe siècle. Une bulle du pape Clément III, datée de 1187, confirmait les privilèges attachés au monastère de la Daurade sur ce petit édifice, nous possédons en outre des comptes rendus de visites pastorales, entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Les fouilles archéologiques conduites entre 1979 et 1982 ont mis au jour quarante deux sépultures, de l’époque médiévale au XVIIIe siècle.
L’édifice est de dimensions modestes (14 m x 6 m). Demeuraient les murs de la nef unique, sur une hauteur d’environ 3 m, tandis que la sacristie et la chapelle qui lui avaient été tardivement accolées restaient à l’état de substructions. Le mur du pignon occidental, épaulé de trois contreforts, était dominé par un clocher à arcades. L’entrée se faisait par le portail sud, en tiers-point, encadré par deux arcs en ressaut extradossés. Sur cette façade méridionale on peut encore lire l’appareil formé de lits alternés de pierres et de briques « à la romaine », qui confèrent à cet édifice, bien qu’en ruine, tout son intérêt. L’intérieur de l’édifice était simplement plafonné. Le mobilier qui était dans cette église a été placé dans la crypte de l’église Saint-Jacques de Muret. Il s’agit d’une croix processionnelle du XIIIe s., d’un Christ en bois du XVIIe s., d’une Pietà archaïsante, d’une cuve baptismale en pierre et d’une très belle clef ancienne.
En raison de sa place dans un site exceptionnel, la Sauvegarde de l’Art français a accordé, en l’an 2001, une subvention de 22 867 € pour en permettre le sauvetage par le rétablissement d’une couverture.
Fr. B.