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La commune de Motreff est située à la limite des trois départements du Finistère, des Côtes-d’Armor et du Morbihan. La paroisse, avant la Révolution, faisait partie de l’ancien diocèse de Cornouaille ; trois chapelles s’y élevaient : Saint-Patern (près du manoir de Bronolo), Saint-Leuffroy (près de Kergorlay) et Sainte-Brigitte (au village de Saint-Comté). Les deux premières tombèrent en ruine lors de la Révolution ; Sainte-Brigitte, restaurée en 1839, résista jusqu’aux années 1970 : à cette époque, la toiture s’effondra et le mobilier fut évacué dans l’église paroissiale. Il ne restait que les murs ; récemment, la charpente et la couverture ont été refaites, mettant l’édifice hors d’eau.

La chapelle, à un seul vaisseau, est de plan rectangulaire avec une abside à trois pans. Le mur- pignon occidental, construit en grand appareil, contrairement au reste de l’édifice qui est entièrement en petit appareil, porte un petit clocher à une chambre de cloches, amorti d’une courte flèche. Deux portes presque semblables donnent accès à la nef, au nord et à l’ouest, surmontées d’une archivolte en accolade couronnée d’un fleuron et encadrée de pinacles.

Aucune date précise n’est donnée concernant l’édification de la chapelle : vraisemblablement, le mur-pignon occidental et les deux portes remontent au xvie s., ainsi que le réseau de la fenêtre axiale du chevet, le reste du monument pouvant avoir été (re)construit au xviie siècle.

Les travaux récents ont été entrepris par l’Association culturelle Motreff Sainte-Brigitte, qui a procédé au remontage des murs et du clocheton. En 2002 ont été achevées la charpente et la couverture d’ardoise. La charpente, du type charpente en berceau à chevrons portant ferme, est une réplique de la charpente d’origine, mais le décor des sablières, des blochets et des entraits n’a pu être reconstitué.

Des éléments du  mobilier de la chapelle ont été déposés à l’église paroissiale et ont été restaurés : un groupe de la Crucifixion (Christ en croix, Vierge et saint Jean), en bois polychrome (xviie s.), qui était fixé à une poutre de gloire ; une statue du Christ flagellé, également en bois polychrome (xviie s.), auquel manque le bras gauche, et qui figurait sur le retable (disparu) du maître-autel, de même qu’un groupe plus ancien (xve ou xvie s.) de sainte Anne avec la Vierge enfant, toutes deux debout.

La Sauvegarde de l’Art français a contribué au financement des travaux de la charpente et de la couverture, en versant une somme de 7 622 € en 2001.

T.D.

 

Bibliographie :

R. Couffon, A. Le Bars, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988, p. 222.

Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale de Bretagne. Finistère. Canton Carhaix-Plouguer, Paris, 1969, t. I, p. 53, t. II, p. 100-101.

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