Hauts-de-France, Aisne (02)
Morgny-en-Thiérache, Église Saint-Nicolas
Édifice
Au cœur d’une région très touchée par les guerres de l’époque moderne, l’église Saint-Nicolas de Morgny est un bel exemple d’église fortifiée. Alors que bon nombre d’édifices religieux ont été adaptés aux besoins de la défense par l’adjonction d’éléments défensifs ou la transformation de certaines parties, l’église Saint-Nicolas a intégré dès sa construction, au XVIe s., des éléments de défense. L’édifice se compose d’une nef et d’un chœur à cinq pans. Alors que l’ édifice primitif a été construit en pierres de taille, les adjonctions et restaurations – notamment au XIXe s. – ont toutes été réalisées en briques. Le chevet est la partie la plus originale de l’église. L’intérieur, éclairé par cinq fenêtres, est couvert d’une voûte sur croisée d’ogives dont la faible élévation tranche avec l’élancement du volume extérieur . Cette distorsion s’explique par la présence, au dessus du chœur, d’une salle, peut-être refuge, éclairée par de petites ouvertures rectangulaires gui font penser à des bouches à feu. On accédait à cette salle par les escaliers si tués dans les tourelles gui cantonnent le chœur. A l’intérieur de l’église, le chœur ouvre sur la nef, plus élevée, par une arcade brisée. La nef, couverte d’un faux plafond, est éclairée par cinq fenêtres dont trois, sur le mur sud, sont des aménagements postérieurs réalisés en brigue. A l’extérieur, les murs de la nef portent la trace de contreforts gui ont été arrachés à une date indéterminée. La façade possède encore l’essentiel de ses dispositions primitives, qui se distinguent par l’emploi de la pierre de taille. Le portail gothique, encadré de pinacles ornés de choux frisés, était surmonté d’un oculus aujourd’hui obstrué, Une échauguette en brigue, comme le pignon, surmonte chaque angle de la façade. La couverture de ces tourelles a fait l’objet en 1994 d’une restauration, pour laquelle la Sauvegarde de l’Art Français a accordé 30 000 F la même année.
J.-P. F.