Occitanie, Aude (11)
Monze, Eglise Saint-Felix de Valois
Édifice
DESCRIPTION
L’église Saint-Félix de Valois est enclavée dans des constructions serrées.
Elle suit un plan simple constitué d’une nef unique qui s’ouvre par un clocher-mur et s’achève par chevet à pans coupés. Elle reçoit sur sa première travée sud une chapelle des fonts-baptismaux et une autre sur sa deuxième travée.
Une large sacristie est flanquée sur le côté nord.
L’église est couverte en tuile canal.
L’abside pentagonale, avec son bel appareillage aux angles bien taillés, conserve sa corniche d’origine et les lauzes de la toiture originelle. La surélévation a été faite grossièrement pour réaliser une toiture en tuiles à faible pente. Les baies romanes ont été élargies sans doute au XIXe siècle.
La nef est voûtée en berceau brisé.
L’abside est voûtée en cul de four.
Histoire
Le village de Monze est mentionné pour la première fois en 1193 lorsque Roger Trencavel, vicomte de Béziers donne à Gilhem de Belafar l’autorisation de construire une forcia sur le territoire de Monze.
Si l’église est citée pour la première fois en 1215, son architecture et son vocable tendent à indiquer une existence plus ancienne.
Saint-Félix de Valois est la dédicace actuelle de l’église, mais ce fondateur des Trinitaires n’a été canonisé qu’en 1262, et son culte autorisé en 1666, alors que l‘ecclesia Sancti Felicis est déjà mentionnée en 1215 : on peut donc supposer qu’elle était originellement dédiée à Saint-Félix, martyr de Gérone, particulièrement en vogue à l’époque wisigothique en Hispanie et en Septimanie. Il s’agit probablement d’un changement de vocable intervenu après la Croisade albigeoise.
Mentionnée en 1269 comme église paroissiale dans une enquête épiscopale, elle ne sera plus citée avant le XVIIe s, ayant probablement été endommagée lors des Guerres de religion.
Ce n’est qu’en 1641 que réapparaît, dans la Recherche du diocèse, l’église Saint-Félix : située « dans le fort » et « séparée de la maison presbytérale par un passage ».
L’église est réparée en 1757, le sanctuaire en 1763 et, la même année, on construit une sacristie, malgré l’opposition du curé et grâce à l’intervention de l’Intendant de Languedoc.
Le 17 juillet 1864, la foudre tombe, endommageant l’édifice. Les rapports de l’architecte, M. Desmarets (1865-1866), concluent à l’urgence d’exécuter d’importants travaux de restauration.
En 1878, de nouveaux travaux ont lieu sur les gouttières et on réalise un escalier extérieur en pierres. En 1886, a encore lieu une nouvelle campagne de travaux : on agrandit la sacristie vers l’ouest et on perce son mur ouest pour créer une porte de communication.
Une découverte importante lors d’une campagne de travaux menée en 1891 : un ciboire du XIVe s se trouvait dissimulait dans un mur. La fabrique obtient l’année suivante l’autorisation de le vendre au Musée de Cluny pour 800 Francs, afin de payer les réparations du presbytère.
Cette année-là, la peinture intérieure de l’église est entreprise, ainsi que la tapisserie du presbytère.
Des restes de peintures plus anciennes – peut-être du XVIIe s. – ont été découvertes récemment dans le chœur.
D’après l’historique de Marie-Elise Gardel, docteure en histoire médiévale, archéologue