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Église Saint-Josse-au-Val. Élevée au XVe s. dans la ville basse, l’église l’aurait été sur les bases d’un sanctuaire fondé au IXe s., dit-on, par les religieux de l’abbaye de Saint-Josse-sur-Mer, sinon par Josse lui-même, au VIIe siècle. Vraisemblablement très éprouvée en 1537, lors du siège de la ville, elle dut être restaurée, car on la voit figurer sur le dessin de la place de Montreuil, exécuté en 1611 par Joachim Du Wiert.

Les dégâts subis au XVIe s. avaient cependant dû accentuer les désordres provenant de la mauvaise qualité d’un sol particulièrement meuble, car l’édifice s’effondra au milieu du XVIIIe siècle. On le releva en 1771, mais en en inversant l’orientation. L’ancien chœur, partiellement conservé, servit d’accès à la nef et la toiture fut rétablie suivant une pente beaucoup plus modérée.

Déclarée bien national, l’église fut adjugée en 1793 à un certain Havet, tanneur, qui s’attacha à l’entretenir ; elle ne fut rendue au culte qu’en 1854, à l’initiative de l’abbé Mailly. Cet édifice très simple, en pierre crayeuse, comprend une longue nef unique (30 m sur 8), terminée par un chœur à trois pans. Elle doit son originalité à sa curieuse façade à pans coupés, épaulée de puissants contreforts d’angle repris en briques, vestige du chœur du XVe siècle.

Dotée à la fin du XIXe s. d’un clocher en charpente, elle reçut au début du XXe s. un décor intérieur dans le meilleur goût, enrichi de pilastres et de voûtes en plâtre.

Bien éclairés par de grandes fenêtres, la nef et le chœur ont reçu en effet, alors, un décor de stuc clair, fait de pilastres ioniques sur les murs et de voûtes surbaissées, montées sur ossature de bois et ornées de nervures, d’agrafes et de rosaces.

Le mobilier se limite à un bénitier creusé dans un chapiteau à crochets du XIIIe s. et à une statue équestre en bois du début du XVIIe s., représentant saint Gengoult dont l’église abrite des reliques.

L’état catastrophique des couvertures d’ardoise a entraîné la ruine partielle de la charpente et des murs latéraux : sablières en grande partie pourries, arbalétriers dégradés et, pour certains, affaissés, contreforts découronnés et murs latéraux présentant des dévers notables, sans compter les attaques d’insectes xylophages et de champignons. Pour participer aux travaux de restauration, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 16 000 € en 2010.

Philippe Seydoux

 

Le projet en images