Pays de la Loire, Sarthe (72)
Montreuil-le-Henri, Église Notre-Dame
Édifice
Le village fut le siège d’une châtellenie, du XIe au XVIIIe s. : il est construit sur une pente douce, en lisière de forêt. Les derniers titulaires, les Bastard de Fontenay, physiocrates convaincus, développèrent un réseau de chemins autour du bourg et encouragèrent culture et élevage. L’église prieuré de l’abbaye Saint-Georges du Bois est mentionnée dès le XIe s. ; cependant, le bâtiment de l’actuelle église sous le vocable de Sainte-Anne, ne date que du XVIe s. et l’on sait que son clocher, en forme de casque à pointe, ne fut prolongé par une flèche qu’au XVIIIe siècle. La façade occidentale est dépourvue de tout ornement : seul le portail en arc légèrement brisé est encadré d’une simple moulure. Une litre est bien visible sur les murs latéraux de la nef, elle portait les armoiries des seigneurs de Montreuil-le-Henri.
Le plan de l’édifice consiste en un rectangle simple pour la nef, prolongé à l’est par une travée étroite et courte abritant le chœur à chevet droit. Une grande fenêtre de type flamboyant a été ouverte dans le mur de l’abside, son remplage date du XIXe siècle. L’intérieur de la nef est couvert d’une belle voûte lambrissée sur entraits et poinçons, datant de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle. La présence d’un décor peint avec des armoiries donne un intérêt particulier à ce lambris ; malheureusement celles-ci n’ont pas encore été identifiées.
On sait par une légende locale que la toiture de l’ancien clocher avait été refaite au XVe s., parce que la fabrique impécunieuse, ne pouvant payer l’artisan qui avait fait le travail, dut mettre le calice d’argent en gage. Comme les belles histoires se finissent heureusement, le curé put récupérer son calice grâce aux contributions volontaires des paroissiens.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2005 une aide de 7 000 € pour contribuer à la réfection de la charpente et de la couverture de la nef, et à des reprises de façades à l’ouest et au sud.
Julien Guilbault