Pays de la Loire, Maine-et-Loire (49)
Montpollin, Église Saint-Eutrope
Édifice
La dédicace à saint Eutrope de l’église paroissiale de Montpollin s’explique par la donation que firent en 1047 Geoffroy Martel et son épouse, la comtesse Agnès, de la terre de la seigneurie de Montpollin à l’abbaye de NotreDame de Saintes. Cette dernière y fonda un prieuré. L’église primitive fut reconstruite au cours de la seconde moitié du XIème s. et agrandie d’un chœur et d’une travée d’avant-chœur au milieu du XIIème siècle. L’édifice possède de petites dimensions : 16,50 m de long avec une largeur de 8 m pour la nef. L’abside montre encore le bel appareil de pierres de raille de tuffeau régulièrement assisé, les autres murs ayant été enduits postérieurement. L’église de Montpollin comprend une nef unique rectangulaire couverte d’un lambris. Audelà de l’arc triomphal brisé se développent la travée d’avant-chœur également dorée d’un lambris puis l’abside voûtée en cul-de-four. Il n’existait pas à l’origine de clocher ; l’actuel, de plan carré et charpenté à petite flèche polygonale, appartient à l’ époque classique. La nef a conservé sa volumétrie romane et ses petites ouvertures placées très haut, à l’exception de la baie de la première travée de la nef percée dans le mur sud donc le profil est en arc brisé. La façade occidentale, précédée d’un indigent porche en appentis du XIXème s., est épaulée de contreforts d’angle. La travée d’avant-chœur du début du XIIème s., d’une largeur de 4m, est éclairée au sud par deux baies. Du côté nord est venue se greffer à l’époque classique la chapelle seigneuriale de la famille de Sancé. Les murs de l’avant-chœur sont décorés par les éléments d’une arcature retombant sur des colonnes engagées par l’intermédiaire de chapiteaux. Au sud-ouest, un chapiteau assez massif, à corbeille à chanfrein concave développant un motif de palmettes très stylisées, bordées de perles, appartient à un type encore archaïsant. L’abside est également pourvue d’une arcature, les trois arcs médians étant aveugles, les deux latéraux percés d’une baie à ébrasement orné d’un décor peint. Le badigeon recouvrant les parois de l’église laisse deviner différents décors : croix de consécration, armoiries. Parmi les quatre chapiteaux du chœur, deux sont sculptés, celui au sud, historié, représente de très curieux personnages agenouillés. Au nord, le chapiteau développe un entrelacs de serpents. La sculpture de ces chapiteaux peut être datée du XIIème siècle. Pour les travaux de restauration de la couverture et de la charpente du clocher ainsi que du chœur, la Sauvegarde de l’Art Français a octroyé une subvention de 30 000 F en 1995.
P.-X. H.