Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Montmiral, Chapelle Saint-Martin
Édifice
L’étude des origines de Montmiral est intéressante. Le village et son église Saint-Christophe sont déjà mentionnés au Xème s. comme possession du chapitre de Saint-Bernard de Romans. A deux kilomètres au sud-ouest, une motte castrale a été aménagée dans le courant du XIème siècle.
Sa tour en bois a été remplacée, à la fin du XIIème ou au début du XIIIème s., par une tour en pierre entourée d’aménagements complexes encore très visibles sur le terrain. Dominant la vallée de l’Isère, cette tour a encore une hauteur d’une vingtaine de mètres. Un peu plus bas, deux chapelles, Saint-Michel et Saint-Martin, devaient dépendre à l’origine du château, mais furent érigées en paroisses au cours du Moyen Age. Saint-Martin avait peut-être aussi une vocation funéraire, car elle a possédé jusqu’à la Révolution un cimetière dont certaines tombes pourraient remonter au haut Moyen Age.
L’édifice, admirablement situé, se compose d’une nef unique, reconstruite, à l’exception de la façade ouest, au XVIIe siècle. Un mur pignon, supportant un clocher-arcade dont les cloches ont disparu, sépare la nef du chœur dont la travée droite se termine par une abside à trois pans. La voûte, attestée par les retombées d’ogives sur des culots, s’est effondrée à une époque assez récente. L’ensemble ne paraît pas antérieur au XIIIème s., peutêtre même avec des reprises plus tardives. Dans le mur sud, le lavabo est surmonté d’une arcade tréflée. Au revers de la façade occidentale est scellé un beau bénitier de pierre. Les murs de la nef montrent des traces de peintures dont une litre funéraire.
Cette chapelle Saint-Martin, très ruinée, a été depuis 1994 consolidée par les soins de ses propriétaires. Leurs premiers efforts ont porté sur la consolidation des murs du chevet et du clocher. Pour la mise hors d’eau de la nef désormais couverte, pour la consolidation des murs nord et sud et de la façade occidentale, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une subvention de 50 000 Fen 1997.
Le sauvetage de cette chapelle a été rendu possible par le courage de ses propriétaires, fermement décidés à protéger ce lieu de culte où viennent se reposer et prier leurs voisins, les moines de Triors. On doit souligner la qualité des travaux exécutés au cours de cette campagne de restauration.
E. C.