Centre-Val de Loire, Loiret (45)
Montliard, Église Notre-Dame
Édifice
Cette paroisse dépendait anciennement du diocèse de Sens et le vocable Notre-Dame de son église est à rapprocher d’une origine castrale que confirmerait la présence d’une motte féodale. Malgré son apparence de grande homogénéité (une longue nef, terminée par un chevet polygonal, doublée au sud par un bas-côté), l’édifice conserve les traces d’un certain nombre de modifications qu’un réaménagement complet au XIXe s. a tenté de gommer.
La nef, au départ plus basse, surélevée au XIIIe s., était couverte d’un plafond ou d’une voûte lambrissée. La construction sur trois travées de fausses voûtes en plâtre et de leurs retombées n’en laisse rien paraître. Le mur gouttereau nord garde les traces de deux fenêtres romanes visibles à l’extérieur, entre les fenêtres et les contreforts plus tardifs. De petites fenêtres en plein cintre du même type, murées, subsistent dans le mur gouttereau sud, sous le toit en appentis du bas-côté.
Un chœur presque carré et un chevet polygonal ont été édifiés au XIIIe s. dans le prolongement de cette nef et couverts de voûtes sur croisées d’ogives en pierre. Ces ogives à boudins retombent sur des chapiteaux à feuillages et à crochets.
Le bas-côté sud a été construit au XVIe siècle ; on y accédait, à l’ouest, par une porte supprimée par l’aménagement de la chapelle Saint-Vincent et il s’ouvrait sur la nef par de grandes arches au profil et à la mouluration du XVIe siècle.
Pour le mobilier, on notera l’ensemble des bancs des fidèles dans la nef, qui ne manquent pas de caractère, les confessionnaux, la chaire, et l’autel de la Vierge de pur style néo-gothique, deux peintures sur toile, tardives, d’une Sainte Famille et d’un château non identifié. La chapelle de la Vierge abrite deux tombes plus anciennes, l’une de Jeanne de Montboferan, morte en 1271, l’autre de Louis de Vièvre et Geneviève de Bernard (1733 et 1743).
La Sauvegarde de l’Art français a apporté en 2006 une contribution de 12 000 € pour des travaux d’assainissement et de restauration de toiture.
Philippe Chapu