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La chapelle Saint-Médard d’Asnières est l’ancienne église de la paroisse d’Asnières, rattachée à Monthoiron en novembre 1818. Elle est placée sous le vocable de saint Médard.

Implantée à mi-pente du versant ouest de la vallée de l’Ozon, l’église, au milieu du petit hameau d’Asnières, est située dans un cadre champêtre, à proximité de la forêt de Chitré. Transformée en bâtiment d’exploitation agricole, devenue grange à foin, elle est progressivement restaurée grâce à l’énergie des particuliers qui l’ont acquise et qui ont monté une association de sauvegarde. Un travail important a consisté dans un premier temps à déblayer les abords de l’édifice, notamment la face nord envahie par la végétation, ainsi que l’intérieur. Ainsi a-r-on pu retrouver le dallage ancien en bon état de conservation.

Le cartulaire de l’abbaye Saint-Cyprien de Poitiers mentionne entre 987 et 996 la villa Asnerias ; vers 1130 apparaît la mention d’un capellanus Sancti Medardi de Asneriisi  signalée par Joseph Salvini. Le curé était à la nomination de l’évêque et le chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers était seigneur d’Asnières.

L’église, édifiée probablement dans la seconde moitié du XIIème s., a connu des interventions aux XIIIème et XVème siècles. Elle témoigne dans son ensemble d’une unité certaine de construction. Son appareil, de pierres de tuffeau, est plus ou moins soigné selon les parties de l’édifice.

L’accès à l’église se fait au sud dans la première travée de la nef par un portail roman en plein cintre à trois rangées de tores retombant sur des colonnettes à simples chanfreins. La date de 1644 qui apparaît sur la clé d’arc témoigne d’une réparation. L’église se compose d’une nef, d’une travée de plan carré sur laquelle ouvre la chapelle sud, et d’un chœur à chevet plat dont le niveau surplombe, en raison de la déclivité du terrain, le sol extérieur d’environ 3 m. Dans la partie inférieure du mur du chevet un puits a été aménagé. Les ouvertures, peu nombreuses, sont hautes et étroites. La fenêtre d’axe en arc tréflé révèle une intervention du XIIIème  s. ; une fenêtre XVème s. a été percée dans le mur nord du chœur ; elle est vraisemblablement contemporaine de la reprise de ce mur à la même époque. A l’intérieur, seule est voûtée la chapelle sud, sur croisées d’ogives. Ces dernières retombent sur des colonnettes à chapiteau dont la partie inférieure est tronquée ou amortie en masques humains. L’arc diaphragme au profil brisé retombe sur des colonnes engagées puissantes et soigneusement appareillées ; elles cantonnent trois des quatre angles de la travée de plan carré. Les amorces des nervures ne permettent pas d’affirmer que cette partie de l’édifice reçut effectivement un voûtement. Le chœur et la chapelle sud ont tous deux conservé leur autel de pierre, reposant sur un socle de maçonnerie.

Joseph Salvini en 1965 signalait l’intérêt des graffitis qu’il avait remarqués dans la chapelle sud et qui se présentent sous la forme d’extraits d’alphabets. L’un d’entre eux est précédé d’une inscription de deux lignes dans laquelle apparaît la date de 1160, que l’érudit proposait de retenir comme date de construction de l’église.

Pour la restauration de la chapelle sud, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1994 et en 1996 deux subventions de 40 000 et de 50 000 F qui ont toutes deux été versées en 1997, les campagnes de restauration des façades sud et est de la chapelle sud ayant  été regroupées. Par ailleurs, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé 65 000 F pour la remise en état de la troisième face de la chapelle et demandé une étude préalable à la réalisation des travaux futurs.

E. G.-C.

 

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