Bourgogne-Franche-Comté, Côte-d’Or (21)
Monthélie, Église Saint-Germain-d’Auxerre
Édifice
L’église de Monthélie, dédiée à saint Germain d’Auxerre, fut donnée en 1078 par le duc de Bourgogne à l’abbaye de Cluny, qui la fit reconstruire au xiie s. Elle dépendit ensuite de l’abbaye Sainte-Marguerite de Bouilland, toute proche, fut rattachée au diocèse d’Autun en 1292, puis à celui de Dijon à sa création en 1731. C’est un petit édifice qui serait assez caractéristique de l’art roman clunisien s’il n’avait subi au cours des siècles de nombreux remaniements : il se compose d’une nef dont le vaisseau principal, voûté en berceau brisé, a été flanqué au sud d’un large collatéral au xve s., d’une travée droite de chœur qui supporte la base du clocher et d’une abside hémicirculaire sur laquelle sont greffées, au nord et au sud, deux sacristies. Les anciennes ouvertures de cette abside ont été murées, vraisemblablement au xve s., et une large fenêtre d’axe, garnie d’un réseau flamboyant, a été ouverte. D’autres modifications ont été apportées au xviie et xviiie s., notamment la construction de la flèche couverte de tuiles vernissées du clocher. La façade de style classique pourrait dater de cette époque, mais elle porte également la marque des restaurations du xixe s., qui ont surtout touché l’intérieur de l’édifice. L’église contient un mobilier intéressant : une dalle funéraire du xiiie s., une inscription commémorative de 1554, et plusieurs tableaux dont un saint Bruno et un saint Jean-Baptiste du xviie s. Elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en janvier 1987, mais était alors dans un état de délabrement généralisé, la vétusté de la toiture en laves ayant causé de nombreuses infiltrations. La première tranche des travaux a permis de restaurer le clocher, qui était en danger. La contribution de la Sauvegarde de l’Art français s’est montée à 60 000 F en 1988.
G.M. L.