Île-de-France, Seine-et-Marne (77)
Montdauphin, Église Saint-Loup
Édifice
Église Saint-Loup , implantée au centre de la place du bourg, a été reconstruite à la fin du XVe s. ou dans les premières années du XVIe siècle. Cette église halle se composait à l’origine d’une nef à collatéraux, précédée d’un petit porche, et d’ un chœur constitué d’une travée barlongue et d’une abside à pans coupés. Au nord, une chapelle de plan carré s’ouvre largement sur la travée du chœur. Au sud, une sacristie est venue masquer partiellement la fenêtre du chœur. Un clocher, à structure en bois de plan carré surmonté d’une flèche octogonale, domine la deuxième travée de la nef. C’est à l’occasion de la restauration de son beffroi, en 1872, que la flèche a été recouverte d’ardoises. À la suite de graves désordres survenus dans les maçonneries du bas-côté nord, conséquences d’une modification mal conçue de la charpente de la nef au XVIIIe s., ce bas-côté a dû être démoli en 1924, la partie correspondante de ce collatéral dans le mur-pignon occidental ayant été alors conservée. Les grandes arcades de communication avec la nef ont été bouchées et des contreforts construits pour l’épauler.
L’ensemble de l’édifice est construit en moellons recouverts d’un enduit très dégradé, seuls les encadrements de fenêtres sont en pierre. La couverture est en tuiles plates. Une simple corniche à modillons court sous la couverture. L’éclairage tombe de fenêtres en arc brisé sans remplage. Les cinq grandes baies du chœur présentent le même type de moulurations que celles de la nef, elles sont caractéristiques de la fin du Moyen Âge. Ces baies ont perdu leurs réseaux de pierre, peut-être lors de la mise en place de la vitrerie moderne. À l’intérieur, les cinq travées de la nef sont voûtées d’ogives qui retombent, par pénétration, sur de grosses piles rondes. Les voûtes du collatéral sud, à clés pendantes, reposent sur des grosses piles et des culots. Au nord, des chapiteaux carrés, sans abaque ni tailloir, reçoivent les nervures; celles du chœur pénètrent directement dans les murs.
Le chœur a conservé sa charpente rayonnante d’origine en chêne, à chevrons formant fermes. Les moulures du poinçon permettent de dater cet ensemble de la fin du Moyen Âge. La charpente de la nef, refaite dans la seconde moitié du XVIIIe s., voire plus tardivement, est du type à fermes et pannes. Cette charpente qui couvre d’un seul tenant la nef et les bas-côtés a profondément modifié la silhouette de l’édifice dont la nef devait, à l’origine, dominer les bas-côtés. Sa conception vicieuse, en particulier sur les bas-côtés, a induit des poussées sur les murs goutterots qui ont contribué à désorganiser les voûtes et les maçonneries et entraîné, en 1924, la démolition du bas côté nord et la mise en place d’un ensemble de tirants métalliques pour contenir les maçonneries. Seule la fenêtre de la chapelle nord a conservé des fragments de vitraux du XVIe s. illustrant les Litanies de la Vierge.
Au XVIIIe s., l’église a été mise au goût du jour et a reçu un décor de lambris, très simple, qui couvre les murs du chœur et de la nef et enserre les piles à mi-hauteur. Cet ensemble est complété, dans le chœur et les bas-côtés à l’est, par des retables. Les bancs de la nef datent de cette campagne d’embellissement. Plusieurs objets mobiliers protégés au titre des Monuments historiques sont conservés dans l’édifice: statues en bois polychrome du XVIe s. de saint Thibault, saint Eutrope, saint Loup, deux châsses reliquaires en bois du XVIII’ s. l’ une de sainte Marguerite et l’autre de saint Gaudence et de sainte Félicienne, une statue de la Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle.
Outre les problèmes de structure posés par les malfaçons de la charpente du XVIIIe s., les charpentes et les couvertures de la nef nécessitaient une réfection générale ainsi que les enduits extérieurs. En 1989, la municipalité a refait les enduits du pignon ouest.
En 1998, la Sauvegarde de l’Art français a contribué pour 50 000 F à une première tranche de travaux concernant la restauration des charpentes et des couvertures du chœur et de l’abside et la consolidation des arases.