Hauts-de-France, Oise (60)
Mont-l’Evêque, Église Saint-Germain
Édifice
Au nord du grand domaine forestier d’Ermenonville, sur la rive droite de la Nonette, la petite commune de Mont-l’Évêque évoque avec precision une ancienne résidence d’évêques en ces lieux ; et cela à partir de Philippe Auguste, lorsque le chancelier Guérin, évêque de Senlis, obtint du roi ·cette seigneurie et un territoire pour y demeurer, à charge pour lui de construire un peu plus loin une abbaye qui reçut le nom de « La Victoire ». L’église actuelle dédiée à saint Germain, succède à un bâtiment plus ancien (XIIIe s.) ruiné par la guerre de Cent Ans. La partie la plus ancienne de l’édifice est le chœur, qui semble dater du tout début du XVIe s. : les grandes baies se réfèrent directement au gothique flamboyant de la fin du XVe s. Une nef couverte en berceau brisé est séparée de son seul col latéral, au nord, par deux piles circulaires à bases octogonales. Sur les corbeilles des chapiteaux, on trouve un décor gothique : cheval ailé, feuilles de chêne, dragon. La quatrième travée, au sud du clocher, présente une arcade en arc brisé qui est peut-être un réemploi de l’église du XIIIe s. A la cinquième travée s’ouvre un semblant de transept, voûté d’ogives à deux tores circulaires, séparés par un filet à double chanfrein. Dans le croisillon sud, une coquille et un angelot constituent des culots déjà Renaissance, sur lesquels retombent des branches d’ogives à simple tore. La voûte du chœur à arêtes multiples est appareillée de liernes et de tiercerons à section prismatique. Les ogives diaphragmées ont des retombées pendantes. Le clocher date peut-être de la même période que le chœur, mais sa partie terminale ne correspond pas cout à fait à l’ensemble et pourrait dater du début du XVIIe s. L’église Saint-Germain est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La Sauvegarde de l’Arc Français a accordé en 1991 une subvention de 100 000 F pour la réalisation de travaux sur le clocher.
H. T.