Pays de la Loire, Sarthe (72)
Monhoudou, Église Saint-Hélier
Édifice
Une étymologie hasardeuse voudrait que Monhoudou soit la contraction du latin mons et du grec helios, le soleil. Le village, se situe au nord de l’ancien comté du Maine, dans un paysage vallonné : il faisait partie du territoire disputé au début du XIe s. entre le comte de Bellême, dit Robert-le-Diable, et le redoutable comte d’Anjou, Herbert Éveille-Chien. Robert-le-Diable entoura tout le Saosnois de fortifications, mottes le plus souvent ceintes de fossés. Un château remplaça au XVe siècle la motte féodale des seigneurs de Monhoudou. L’église, qui porte le nom du saint normand Hélier, dépendait depuis la fin du XIe s. du chapitre de la cathédrale Saint-Julien du Mans.
Elle correspond à la typologie des églises des XVe et XVIe s., mais a fait l’objet d’une reconstruction importante au XVIIIe siècle. Son plan est celui d’une croix avec un transept débordant formé par deux chapelles ; le chevet est droit. L’édifice est dominé à l’ouest, par un clocher hors œuvre de plan presque carré, couvert en bâtière, épaulé par de hauts contreforts du côté ouest. Le chevet et les chapelles nord et sud étaient éclairés par de larges fenêtres de type flamboyant : la fenêtre du chevet a été condamnée lors de la mise en place du retable et les remplages des fenêtres des deux chapelles ont été refaits ultérieurement. Cette partie semble dater du XVIe s. ainsi que le clocher. Les ouvertures en plein cintre de la nef sont modernes et correspondent à la reconstruction du XVIIIe siècle ; une petite sacristie a été construite dans l’angle formé par le chevet et la chapelle nord, à la même époque.
L’intérieur de l’édifice est couvert d’une voûte lambrissée. L’église abrite un mobilier important et de qualité, dont le plus bel élément est le retable du maître-autel qui proviendrait de l’abbaye de Perseigne. Ce retable en bois du XVIIe s., qui est venu s’insérer dans un espace trop étroit, a sans doute été un peu modifié dans la partie haute. Dans les niches ont été placées les statues de saint Julien et de saint Bertrand. Dans la chapelle latérale est conservé un beau tabernacle avec contre-retable en bois sculpté, qui porte la date de 1672 et qui est signé « Thomas Poupri d’Alençon ». Un sévère décapage lui a fait perdre toute trace de peinture et de dorure. Une statue de la Vierge à l’Enfant, en terre cuite du XVIIe s., orne la niche placée au-dessus de cet autel. Sont conservées en outre dans cette église plusieurs statues en terre cuite polychrome du XVIIe s., entre autres un saint Roch et une Éducation de la Vierge dans la nef, ainsi que saint Charles Borromée et saint Gilles.
L’église conserve également un rare coffre de fabrique du XVIIIe s. avec ses trois serrures.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2005 une aide de 3 000 € pour la réfection de la toiture.
Julien Guilbault