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église Sainte-Croix Monestier (24) - la Sauvegarde de l'Art Français - Maryannick Gaultier

Eglise Sainte-Croix. Sur la commune très étendue de Monestier, où alternent vignobles, bois, prés et hameaux dispersés, et qui groupe plusieurs paroisses d’Ancien Régime (quatre églises), l’église paroissiale Sainte-Croix, qui dépendait du bailliage de Gardonne en 1385 et releva ensuite de Puyguilhem et de Bergerac, était en ruines depuis deux siècles, l’incendie de sa toiture ayant entraîné son abandon à une végétation parasite envahissante. C’est une résurrection véritable qu’a entreprise l’Association de Sauvegarde de l’église de Sainte­ Croix (A.S.E.S.C.) à partir de 1996, sauvetage aujourd’hui pratiquement achevé. La chapelle sert de lieu de prière pour une communauté orthodoxe à vocation œcuménique. Elle ne bénéficie d’aucune protection au titre des Monuments historiques. Cette petite église (17 m de long) régulièrement orientée se compose d’une abside en hémicycle précédée d’une travée rectiligne presque carrée, le tout en beau calcaire appareillé un peu grand, caractéristique de la fin du XIIe s. et du début du suivant, ensemble précédé d’une nef unique un peu plus courte, rebâtie dans un gothique tardif, au XVIe s. selon toute vraisemblance. Des contreforts épais sous glacis, perpendiculaires aux murs, marquent le départ de l’abside et celui de la travée droite, dissimulant le ressaut léger qui élargit de chaque côté la travée rectiligne par rapport à l’hémicycle, et celui, tout semblable, qui marque l’élargissement de la nef. La baie d’axe anciennement retouchée, au cintre légèrement ovale, ébrasée vers le dehors, s’encadre dans un massif en relief qu’on pourrait assimiler à un large contrefort plat coiffé d’un petit glacis, mais dont le relief s’interrompait sous l’appui de la baie, porté par deux consoles latérales moulurées d’un tore entre deux filets, avant que la restauration récente n’ait remonté depuis le sol un très court contrefort de même section que ceux qu’on a signalés plus haut, et dont le glacis vient mourir sous l’appui interrompu, entre les deux consoles. Ce contrefort n’apparaît ni sur le plan dressé de l’édifice pour le dossier remis à la Sauvegarde de l’Art français, ni sur un cliché du même dossier datant de 1998. Une fenêtre plus tardive a été percée au midi. Toute trace de corniche a disparu. Près du contrefort septentrional de l’abside ouvre une petite porte en arc brisé obturée, que surmonte un linteau souligné d’un arc léger en accolade. Une étroite baie sous un petit arc monolithe en plein cintre éclaire au nord et au midi la travée précédant l’abside. La nef en moellon contraste avec le chœur, non seulement par son matériau, mais aussi par les deux épais contreforts obliques sous glacis que souligne un larmier, qu’on voit aux angles de la façade, encadrant le portail. Ce dernier, d’un style flamboyant simplifié mais savoureux, comporte quatre voussures en arc brisé, formant gorges entre des filets, sans chapiteaux mais à bases prismatiques, deux d’entre elles torsadées, le tout reposant sur une banquette étroite. À faible distance de la voussure externe, une contre-courbe munie de petits crochets fait office d’archivolte. Elle hausse son fleuron central et ses deux pinacles latéraux jusqu’à un bandeau que ces derniers limitent latéralement, et qui s’amortit par un large cavet souligné d’un mince tore. La façade n’offre pas d’autre ornement, si ce n’est un pignon aigu percé de deux ouvertures jumelles en arc brisé pour les cloches. Dans la partie orientale des murs gouttereaux, deux fenêtres ébrasées sous arc brisé éclairent la nef, l’une au nord, l’autre au sud. À gauche de cette dernière ouvre une porte latérale des plus simples, sous un arc en anse de panier mouluré d’une gorge. L’intérieur est très dépouillé. L’abside sans décor a reçu une voûte en cul-de-four enduite soulignée d’un cavet restitué. La travée précédente est limitée à l’est et à l’ouest par une paire de dosserets portant doubleau en plein cintre, également restitués comme le berceau enduit qui les sépare, à deux larges pénétrations qui forment presque une voûte d’arêtes. La nef a également reçu un berceau, continu et surbaissé. Une iconostase moderne en pierre et un autel, d’aspect digne et de style dépouillé, marquent l’emprise du sanctuaire. L’édifice a été sauvé de la ruine définitive où l’avaient mis deux siècles d’abandon, grâce à l’association qui, après l’avoir dégagé de la végétation qui l’avait envahi, a financé sa couverture, ce qui a entraîné la reprise des pierres de taille des murs gouttereaux ; le chantier a été conduit par six maçons recrutés sur des contrats de formation CES et CEC; l’encadrement était assuré par un maçon professionnel, compagnon du Devoir. En raison de la qualité du travail déjà accompli par l’Association, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 1999 une subvention de 50 000 F pour terminer ces travaux.

P.D.-N.

Les peintures murales ont été réalisées en 2003 par deux iconographes russes, Iaroslav et Galina Dobrynine.

 

Le projet en images

église Sainte-Croix Monestier (24) - la Sauvegarde de l'Art Français - Maryannick Gaultier

(c) Maryannick Gaultier

église Sainte-Croix Monestier (24) - la Sauvegarde de l'Art Français - (c) www.hellio-vaningen.fr

(c) www.hellio-vaningen.fr