molesme, abbaye de Molesme

NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.

L’abbaye de Molesme doit sa notoriété à sa fondation en 1075 par saint Robert qui cherchait à retrouver l’authenticité de la règle de saint Benoît. Son charisme attira à Molesme de nombreuses vocations dont saint Bruno, fondateur de la Chartreuse, Hugues de Payns, fondateur de l’ordre du Temple, saint Etienne Harding et saint Albéric qui le suivirent dans toutes ses recherches.
Mais les donations affluèrent au point de mettre en péril sa réforme. Il quitta alors Molesme pour fonder Cîteaux en 1098. Il reviendra à Molesme sur ordre du pape pour y mourir en 1111. Il sera canonisé en 1222.

L’abbaye prospéra  jusqu’à compter près de 300 moines et une centaine de prieurés en dépendront dans le nord de la France, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique, etc. Mais sa situation géographique la livrera aux destructions, pillages et incendies de la guerre de cent ans puis des guerres de religion.
A la fin du XVIe siècle, l’abbaye est ruinée.

Affiliée à la congrégation de Saint-Maur en 1647, l’abbaye se reconstruit peu à peu. De très importantes campagnes de travaux auront lieu au XVIIIe siècle. Lors de la Révolution, l’abbaye est vendue comme bien national, pièce par pièce, à des récupérateurs de matériaux ou à des agriculteurs qui défigureront les lieux. C’est à cette époque que l’église abbatiale, la salle capitulaire et la bibliothèque sont démolies et les pierres réutilisées pour d’autres constructions dans le village. Le gel, l’abandon et les pillages feront le reste.

La porte monumentale de l’abbaye a été mutilée, pour laisser passage à la rue du Porche menant à la place de l’Eglise.
Il ne reste donc que peu de choses de cette abbaye : l’hostellerie, un bâtiment conventuel (aile Sud due à l’architecte d’Aviler) avec l’appartement du prieur, le réfectoire, le cellier (XIIIème à piliers octogonaux et XVIIIème à piliers carrés), les vestiges du cloître (XVème), un pigeonnier, une grange, des jardins.

L’aile Sud de l’abbaye (IMH 1971), construite par l’architecte Claude-Louis d’Aviler entre 1750 et 1760, est caractéristique de l’architecture classique avec ses grandes baies en plein cintre, ses pilastres et ses riches décors sculptés. Ses voûtes sont particulièrement spectaculaires. Des caves règnent sous l’ensemble des bâtiments.

D’après l’étude de Pierre Bortolussi, architecte en chef des monuments historiques.