Bénisson-Dieu, Moise sauvé des eaux

Cette œuvre a été sélectionnée par les salariés de l’usine Michelin de Roanne (42) dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France 2024. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 € offert par la Fondation d’Entreprise Michelin pour sa restauration.

La Commune

Située à 20 kilomètres au nord de Roanne, La Bénisson-Dieu est une petite commune de 417 habitants, fondée au XIIe siècle autour d’une abbaye cistercienne. L’abbaye Notre-Dame, avec son architecture gothique, a joué un rôle central dans le développement du village et reste un monument emblématique. 

L’église paroissiale Notre-Dame-et-Saint-Bernard

Dédiée à Notre-Dame et à Saint-Bernard, la construction de l’église fut commencée vers 1170-1180 et achevée au début du XIIIe siècle. La grande nef de sept travées est un bon exemple de l’architecture cistercienne à la transition du roman au gothique. Elle est voûtée par des ogives sur doubleaux brisés, innovation de l’époque. Un mur de clôture est construit au XVIIe siècle, pour séparer la nef de l’ancien chœur, est actuellement le chevet plat du chœur paroissial aménagé dans la dernière travée. L’église conserve un autel roman décoré d’arcatures sur colonnettes et une très belle rosace avec vitrail d’origine dans la façade ouest. Le haut clocher et les toitures polychromes de l’église, de la fin du XVe siècle, sont l’œuvre de l’abbé Pierre de la Fin. La chapelle de la Vierge fut ajoutée au XVIIe siècle par la famille de Nérestang. L’église conserve de nombreux objets d’art : des reliquaires, des dalles, un sarcophage, des clefs de voûte déposées, des statues et des fresques. 

Moïse sauvé des eaux

Selon la Bible, la vie de Moïse comporte trois parties de quarante années (valeur mythique, le nombre 120 étant symbole de perfection). C’est la première partie que nous intéresse ici.

Pharaon ayant décidé le meurtre des enfants hébreux mâles, la fille de Pharaon découvre sur la rive du fleuve un panier d’osier dans lequel se trouve un nourrisson qu’elle adopte et nomme Moïse, qui signifie « sauvé des eaux ».  Une de ses suivantes, en fait Israélite et sœur du bébé, propose d’aller chercher une nourrice parmi les femmes des Hébreux, la rendant ainsi, le temps de l’allaitement, à sa mère biologique. Quand l’enfant eut grandi, sa mère l’amena à la fille de Pharaon, et il fut pour elle comme un fils.

L’oeuvre

Le tableau représente Moïse sauvé des eaux et est daté du XVIIe siècle, sans plus de précision mais il s’agit très certainement d’une commande de l’abbesse Françoise II de Nérestang, dont la famille a ajouté une chapelle à l’église. Elle fut à la tête de l’abbaye entre 1652 et 1675, ce qui peut inscrire la création de cette œuvre à cette période. Si sa provenance est inconnue, il sort indéniablement d’un atelier de qualité : il est référencé par le Musée du Louvre au titre des œuvres de l’école de Nicolas Poussin. Il est classé au titre des Monuments Historiques depuis 1982.

L’œuvre représente le moment où l’enfant est sorti des eaux par un homme alors que cinq personnages féminins l’attendent sur la rive. Nous pouvons peut-être reconnaître la princesse au centre du tableau, vêtue d’un voile bleu et d’une robe rouge, symboles de la Vierge. Elle est entourée de ses suivantes et d’un enfant.

L’œuvre a beaucoup souffert : le vernis a jauni et elle comporte beaucoup de lacunes. La toile semble gondolée à divers endroits.