Cette œuvre est la lauréate du concours Plus Grand Musée de France mené dans les DROM COM de la zone océan Indien de septembre 2022 à mars 2023 par Allianz France et la Sauvegarde de l’Art Français. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 euros offert par Allianz France pour sa restauration.
Petite-Terre est une île de Mayotte située à l’est du territoire. Elle fait face à Mamoudzou en Grande-Terre, le chef-lieu économique de la région. Elle est formée des communes de Dzaoudzi dans sa partie nord et de Pamandzi au sud.
Un objet intéressant
Le minbar est l’un des rares mobiliers qu’on trouve dans la salle de prière des mosquées, à Mayotte et dans la zone swahilie. Il sert de tribune au hatwiɓu (imam qui prononce sa hutuba, lors de la prière du vendredi (salat al-jumu’ah) et les jours de l’aïd. A Mayotte, il ne sert presqu’exclusivement qu’à cela. Il est placé dans la salle de prière, à droite du mihrab. Il peut aussi être sous forme de niche qui communique avec le mihrab. Ce minbar a été collecté par l’équipe du musée en 2017, à la mosquée du vendredi de Kawéni, une petite ville de la commune de Mamoudzou. Ce mobilier en bois comporte un escalier de sept marches et une assise avec la partie supérieure en pyramide auprès des fidèles de la mosquée. Le minbar est une sorte d’escabeau bâti réalisé soit en bois, soit en maçonnerie. Il est la plupart du temps décoré par des versets du Coran. Il peut être fixe ou mobile, posé ou encastré. A Mayotte, le minbar actuel de l’ancienne mosquée de Tsingoni est fait de maçonnerie, posé à droite du mihrab ; tandis que celui de la nouvelle mosquée est encastré. Si la centralité physique au sein de la mosquée accorde une importance au minbar, son rôle symbolique en octroie la solennité. En effet, c’est au-dessus de ce mobilier que se diffuse la parole sacrée, par le prêche, et des enseignements religieux.
Une intervention nécessaire
Le minbar a subi des dégradations sur certaines zones, probablement dû au fait qu’il soit resté dans la rue à l’abandon et à ciel ouvert en période de saison des pluies (kashikazi) avant l’arrivée de l’équipe du musée. On remarque des lacunes dans la marquèterie et une inscription au feutre de type « tag » faite probablement par un enfant du quartier. Le formica est arraché par endroit et se dédouble, gondole et tombe à d’autres à cause de la pluie et de l’humidité.