Miermaigne, Église Saint-Pierre

L’église Saint-Pierre de Miermaigne est l’un des édifices religieux les plus intéressants de cette partie du Perche. La nef, d’aspect encore roman, remonte en grande partie au xiii^e s. Le chœur, de même longueur mais bien plus élevé que celle-ci, est une reconstruction des xvi^e et xvii^e s., à l’initiative de René de Bailleul, seigneur des Autels Tubœuf. Ses quatre fenêtres sont de style flamboyant. Les deux parties de l’édifice sont séparées par un arc brisé où prend place une poutre de gloire, en fait un arc de pierre surbaissé. Le décor du chœur est particulièrement remarquable : un retable à fronton brisé est surmonté de trois niches et entouré de deux crédences, près des portes richement ornées de la sacristie. Il s’agit là d’un superbe exemple de chœur salon, précédé, de chaque côté de la poutre de gloire, de deux petits retables. Ceux-ci témoignent de liturgies encore en usage au xvii^e s dans certains diocèses de la région. Ce décor exceptionnel nous est parvenu dans un état de conservation remarquable. Il n’en va malheureusement pas de même du reste de l’édifice, en péril depuis que des restaurateurs mal avisés, prenant prétexte des départs d’arcs encore visibles, entreprirent vers 1860 de remplacer la voûte de bois du chœur par des voûtains de briques recouverts de plâtre. Les contreforts, peu saillants, se révélèrent trop faibles pour supporter ce nouveau poids, et des désordres apparurent peu à peu dans la maçonnerie. Lorsque l’église fut inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, en 1978, la première travée du chœur menaçait déjà de s’écrouler. Pour ces indispensables travaux de consolidation, la Sauvegarde de l’Art français a versé une subvention de 60 000 F.

Bibliographie. – Dictionnaire des églises de France, Île-de-France, Paris, 1968. – « Édifices religieux des cantons de Nogent-le-Rotrou et Authon-du-Perche », dans Bulletin de la Société Archéologique d’Eure-et-Loir, n^o 93, 1982, p. 23.