Bourgogne-Franche-Comté, Yonne (89)
Mézilles, Église Saint-Marien
Édifice
Mézilles, installé dans un vallon arrosé par le Branlin, est cité dès le Ve s., sous le nom de Miciglae, parmi les biens que l’évêque saint Germain donna au monastère Saint-Côme-et-Saint-Damien qu’il avait fondé à Auxerre. Les nombreux fiefs et châteaux relevaient de la seigneurie de Saint-Fargeau.
L’église est dédiée à saint Marien qui aurait été gardien de troupeaux en ce lieu. Comme il est fréquent dans la région, elle est composée d’une nef principale, complétée au sud par un collatéral, et s’achève par un chevet plat.
La nef, précédée d’un petit porche du XIXe s. en briques, semble bien la partie la plus ancienne. Assez large, d’un seul niveau, elle est rythmée en quatre travées par les fermes de la charpente et elle est couverte d’une voûte de lattis recouverte de plâtre. Le mur nord n’est percé que d’une porte et d’une petite fenêtre en plein cintre à ébrasement intérieur. Dans sa structure, cette partie pourrait remonter à l’époque romane.
Du côté sud, la nef s’ouvre sur le bas-côté par de grandes arcades en arc brisé, faites d’une succession de moulures, sans chapiteau et reposant sur des bases simples et hautes. Les quatre travées du collatéral sont couvertes de voûtes sur croisées d’ogives au profil prismatique, reposant sur des culots ornés de palmettes, d’oves ou de têtes d’amours. Les fenêtres sont à deux lancettes surmontées d’un trilobe en forme de cœur. Tous ces détails, ainsi que deux niches aménagées dans l’épaisseur du deuxième pilier, sculptées de frontons, d’amours nus et d’animaux affrontés, ou encore la clef pendante de la dernière travée, suggèrent une datation de la première moitié du XVIe s., ce que confirmerait la date de 1543 gravée sur le meneau d’une fenêtre. La première travée du bas-côté, où les profils sont plus lourds et la baie plus simple, correspond à la base de la tour-clocher, dont la haute masse domine l’église à l’extérieur. Cette tour, contemporaine du collatéral sud, est scandée à chaque étage par un cordon de pierre, elle est percée de simples meurtrières, sauf au dernier étage où chaque côté est ajouré d’une fenêtre en arc brisé. Elle est desservie par un escalier logé dans une tourelle hors œuvre et se termine par une petite flèche à quatre pentes.
Enfin l’église s’achève par un chœur d’une travée couvert d’une voûte lambrissée, et par un chevet plat, percé d’une fenêtre à quatre lancettes et à réseau flamboyant Renaissance. Des modifications étaient prévues à la jonction de la nef et du chœur, comme le prouvent de part et d’autre de l’entrée et du chœur deux grosses piles circulaires. Celle du nord repose sur un amortissement mouluré au-dessus de l’arcade en plein cintre qui donne accès à une chapelle basse, dite chapelle seigneuriale de la famille de Beaujeu, voûtée d’ogives au XVIe siècle.
On remarque un mobilier intéressant, notamment deux retables en bois peint datés de 1166 et 1167, ainsi qu’un autre retable au-dessus de l’autel du collatéral, en belle pierre sculptée, représentant l’Assomption de la Vierge, dont la tradition attribue le don à la Grande Mademoiselle, résidant dans le château voisin de Saint-Fargeau.
Le projet en images
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