Métairies-Saint-Quirin, Chapelle Notre-Dame de l’Hor

L’ERMITAGE DE NOTRE-DAME DU LHOR est situé dans un écart de la commune de Métairies-Saint-Quirin, près d’une source réputée miraculeuse. Une première reconstruction est attestée en 1440. À la suite d’un incendie (en 1724 ou 1730), l’ermitage est reconstruit à nouveau et béni le 2 juillet 1732 par Edmond Herb, prieur de Saint-Quirin. Vendu comme bien national, il passa entre les mains de plusieurs familles puis fut donné en 1931 à la fabrique de Saint-Quirin. La présence d’un ermite est attestée jusque vers 1900. Après des dégâts subis lors de la Seconde Guerre mondiale, des campagnes de restauration furent réalisées en 1962 et en 1997. L’ermitage et sa chapelle sont le lieu, aujourd’hui encore, d’un double pèlerinage, à la Vierge (15 août) et à saint Blaise (le jeudi suivant le 3 février). Ce saint est vénéré ici pour ses deux spécialités, protéger le bétail (en Lorraine francophone) et guérir les maux de gorge (en pays de langue allemande où l’emporte le jeu de mot sur Blaise/ Blaas : le souffle issu de la gorge).

La chapelle s’inscrit dans un rectangle de 25 m sur 10 m. Construite en grès rose, pierre de provenance locale, elle se prolonge par un chœur carré moins large et une sacristie encore plus étroite. Cette dernière, accessible par une porte située au sud, comprend deux niveaux dont le second, pourvu d’une cheminée, servait de logis à l’ermite. Chacun des volumes est couvert par des toitures à longs pans en ardoise, celle du chœur étant coiffée par un campanile de plan hexagonal, pourvu d’un bulbe élégant. L’accès des fidèles se fait par une porte à décor architecturé, avec pilastres toscans, fronton et niche à coquille abritant une statue de la Vierge. Le volume intérieur est celui d’une nef unique, comparable à l’église-grange usuelle en Lorraine rurale. De part et d’autre du maître-autel dédié à la Vierge, deux autels latéraux sont dédiés l’un à saint Blaise et l’autre à saint Wendelin, imploré lui aussi pour la protection du bétail. Une chaire à prêcher et une tribune complètent ce mobilier plutôt riche pour un ermitage.

Pour la restauration de la toiture, sous la direction de l’architecte J.-Fr. Dillenschneider, la Sauvegarde de l’Art français a apporté une aide de 5 000 € en 2013.

Mireille-Bénédicte Bouvet

Bibliographie :

Inventaire général du patrimoine culturel, Lorraine : dossier de pré-inventaire.

Jaxel, « Notes sur la chapelle de Lhor », Journal de la Société d’archéologie et du comité du Musée lorrain, 1865, p. 36-38.

J. Leclerc, « Ermites et ermitages mosellans », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, t. 54, 1954, p. 5-24.

C. Jochum, « Notre-Dame du Lhor », L’Essor, 2000, n° 188, p. 12-13.