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Située dans le pays de Penthièvre, Meslin est une commune rattachée depuis 2016 à Lamballe, dont elle est distante de cinq kilomètres. L’église paroissiale, dédiée à saint Pierre et saint Paul, est implantée au centre du bourg, dans un enclos où subsiste une partie de l’ancien cimetière.

L’édifice, de plan rectangulaire, comporte trois chapelles s’ouvrant sur la longère nord, et une sacristie au sud, au niveau du chœur. La construction de cet ensemble s’étale sur plusieurs siècles : la nef peut être datée du XIVe-XVe s. ; la chapelle la plus occidentale (dite chapelle d’Oursigné) est de la fin du XV s.-début du XVIe s. ; la chapelle centrale (dite chapelle de Carlan) remonte sans doute au XVIe s. ; celle qui est le plus à l’est, et qui donne sur le chœur, a été (re)construite au milieu du XVIIIe siècle (1746). La sacristie date de 1755. Divers remaniements ont été opérés au XIXe s. (condamnation des portes privées des chapelles de Carlan et d’Oursigné, percement des baies du mur sud de la nef) et au XXe s. Ainsi, le pignon ouest a été remonté vers 1920-1925, après destruction d’un porche qui menaçait ruine : aujourd’hui, le portail est encadré de deux hauts contreforts et surmonté d’une baie en plein cintre ; au-dessus, un peu en retrait du pignon, le clocher, de plan quadrangulaire, est couronné d’une flèche couverte d’ardoise ; la sacristie, quant à elle, a dû être restaurée à la suite d’un incendie qui a détruit les archives paroissiales). La couverture, entièrement en ardoise, a été refaite en 1988.

À l’intérieur, la nef sans bas-côtés est voûtée en berceau lambrissé et peint ; le chœur est à chevet plat où s’ouvre une baie qui a été débouchée et refaite dans la première moitié du XXe s. ; chacune des trois chapelles au nord comporte une baie s’ouvrant également sur le nord ; comme la nef, elles sont voûtées en bois.

Le mobilier comporte plusieurs éléments intéressants (en dehors du trésor d’orfèvrerie, dont plusieurs pièces sont classées MH, mais ne sont pas exposées), en particulier le retable du maître-autel, œuvre imposante du milieu du XVIIIe siècle. Il comporte deux parties : le retable proprement dit, et un grand panneau avec statues et tableaux, qui est plaqué sur le mur du chevet. Le retable s’élève sur quatre niveaux : 1. un tabernacle dont la porte est ornée d’un ostensoir ; de part et d’autre du tabernacle, six petites niches abritent des statues du Christ, de la Vierge, de papes et d’évêques ; 2. le deuxième niveau, décoré de colonnes torses, comporte au centre un Christ aux liens, des statuettes de saint Jean-Baptiste et de saint Michel, deux petits tableaux représentant une Vierge allaitant et une Dormition de la Vierge et, aux extrémités, deux anges adorateurs ; 3. cet étage est surmonté d’un fronton brisé à volutes, avec des statuettes de la Vierge à l’Enfant, de deux évêques et de deux anges agenouillés ; 4. enfin, le sommet porte un Christ ressuscité sur un globe doré.

Derrière le retable, une vaste paroi de bois sculptée et peinte couvre le mur du chevet, servant de support à deux statues (saint Jean-Baptiste, saint Pierre ou saint Paul ?) et à quatre tableaux, aujourd’hui en mauvais état et difficilement lisibles (Saint Mathurin, saint Brieuc, saint Guillaume, saint Jacques) ; deux autres tableaux, de chaque côté de la baie centrale et tout en haut, représentent, semble-t-il, une Nativité à gauche, une Visitation à droite. De chaque côté de ce grand ensemble, encadrant le maître-autel, statues de saint Laurent et de saint Fiacre.

Le reste du mobilier est constitué de statues, dont certaines sont classées MH (une Visitation, du XVIe s. ; saint Gilles, saint Sébastien, saint Pierre, du XVIIe s.) et un Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, aujourd’hui présentés sur le côté nord de la nef, mais qui devaient à l’origine être portés par une poutre de gloire. Les quatre vitraux, de 1932, proviennent de l’atelier Rault, de Rennes (un grand calice avec une hostie marquée IHS, la Visitation, le Sacré-Cœur, l’Apparition de sainte Anne à Nicolazic).

Les travaux, effectués en 2014 sous la direction de Mme Le Bec, architecte du patrimoine, ont porté sur la restauration du clocher et de la façade ouest. La Sauvegarde de l’Art français y a contribué en faisant un don de 15 000 €. D’autres tranches de travaux seront nécessaires, et de façon urgente, pour la restauration des tableaux peints qui constituent un ensemble intéressant mais en grand danger.

Tanguy Daniel

 

Bibliographie :

R. Couffon, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, Saint-Brieuc, 1940, p. 262.

Le patrimoine des communes des Côtes-d’Armor, éditions Flohic, 1998, t. I, p. 489.

M. Hamoury, La peinture religieuse en Bretagne aux xviie et xviiie siècles, Rennes, 2010.

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