Grand Est, Aube (10)
Méry-sur-Seine, Église Notre-Dame
Édifice
L’église de Méry-sur-Seine, placée sous le vocable de Sainte-Marie, se dresse au centre du village. Cet édifice du XIIe s. a été remanié, comme de nombreuses églises champenoises, au XVIe s. par les riches décimateurs, lors de la reprise économique. Il se compose d’une nef de 31 m de long sur 18,5 m de large accompagnée de collatéraux mais sans transept. Il se termine à l’est par un chœur à cinq pans. Les parties romanes conservées correspondent aux troisième et quatrième travées de la nef, dont les voûtes d’ogives bombées reposent sur des chapiteaux historiés, exemple rare de sculpture dans les églises auboises dont la majorité des voûtes pénètrent directement dans les supports. Au XVIe s., ces chapiteaux ont reçu des inscriptions en l’honneur de la Vierge : Ave maria stella, ave Maria, ave Maria regina coelorum.
Dans les deux premières travées de la nef, le changement de parti est très net, les voûtes pénètrent directement dans des piles circulaires. Á première vue, on pourrait penser que cet édifice est une église-halle, tant il y a peu de différence de hauteur entre la voûte de la nef et celles des collatéraux, respectivement neuf et six mètres.
La façade ouest a conservé deux étroites baies romanes de part et d’autre du portail central. Au-dessus de celui-ci s’ouvre une large baie du XVIe s. qui a conservé son remplage. Au nord de la façade ouest s’élève une tour surmontée d’une flèche. Une autre entrée de l’édifice est située au niveau de la seconde travée sud. Les bas-côtés nord et sud sont rythmés par des pignons à couvertures indépendantes qui correspondent aux travées de la nef ; cette disposition se rencontre dans plusieurs églises de la région. La troisième travée nord, dépourvue de pignon, est surmontée par un clocher carré qui date vraisemblablement du XVIIIe siècle ; couvert en ardoise, il est surmonté d’une toiture à l’impériale. Les ouvertures des collatéraux datent du XVIe s., elles ont conservé leurs remplages. Des contreforts contrebutent les deux façades latérales. Le chevet est maintenu par de gros contreforts, ses baies latérales sont bouchées et ont toutes perdu leurs remplages.
L’église conserve quelques objets mobiliers du XVIe s., un haut-relief de l’Assomption de la Vierge, en bois, des statues de sainte Syre en pierre, de saint Éloi en bois, d’une Vierge à l’Enfant avec sainte Anne, d’une Pietà et d’un saint Nicolas.
L’édifice présente d’importants désordres dans les voûtes de la première travée de la nef et des deuxième, troisième et quatrième travées du collatéral sud. La charpente, en raison des voûtes bombées de la nef ne possède pas d’entrait ; aussi, les arbalétriers ne sont maintenus que par un faux entrait placé très haut, ce qui a affaibli la charpente. D’autre part, le clocher à trois niveaux s’appuie directement sur la voûte. Ces dispositions vicieuses se répercutent dans les maçonneries et les voûtes présentent d’importantes fissures et ouvertures de joints ; enfin, les couvertures indépendantes des bas-côtés, qui impliquent des chéneaux encaissés le long de la nef, ne sont plus étanches.
Jannie Mayer