Bourgogne-Franche-Comté, Nièvre (58)
Menou, Église Saint-Siméon
Édifice
L’église paroissiale, placée sous le vocable de saint Siméon, est située à proximité immédiate du château de Menou et son histoire est intimement liée à celle de ses propriétaires, les familles Menou et Damas-Cruz. La chapelle seigneuriale leur a servi de sépulture. L’église a été édifiée au XIIIème s. sur le territoire de l’ancien fief de Nanvignes, nom de Menou jusqu’en 1697, qui fut alors érigé en marquisat. C’est un édifice assez vaste de plan rectangulaire, composé d’une nef de cinq travées bordée de collatéraux, ajourés à la fin du XVIIIème ou au début du XIXème s. et d’un chœur à chevet plat de deux travées. La chapelle seigneuriale s’ouvre au sud sur la première travée du chœur. La nef est voûtée sur croisées d’ogives. Celles-ci retombent sur des colonnes dorées de chapiteaux à forts tailloirs ornés de crochets variés, caractéristiques du XIIIème siècle. Les clés de voûtes sont garnies de feuillages. Les grandes arcades en plein cintre de la nef retombent sur les colonnes engagées. Les collatéraux sont voûtés d’arêtes. La nef est éclairée par les fenêtres des bas-côtés. Celles-ci sont soit en tiers-point, soit en plein-cintre. Le chœur à chevet plat était primitivement éclairé par deux fenêtres, aujourd’hui cachées par un retable du XVIIIème siècle. Sur son flanc sud s’ouvrent deux baies dont l’une, en arc brisé, est garnie d’un réseau gothique. Les chapiteaux du chœur, différents de ceux de la nef, présentent un décor de feuillages. La chapelle seigneuriale du XVIème s. communique avec le chœur par un arc en plein cintre ; elle est voûtée sur croisées d’ogives à fort relief. Les châtelains pouvaient y accéder directement par une porte, précédée d’un perron, ménagée dans la façade sud de la chapelle. Cette porte à bossages date des premières années du XVIIème siècle. Elle est surmontée d’un fronton triangulaire interrompu par une niche. Cette chapelle, dédiée à saint Hubert, conserve des plaques tombales et des inscriptions funéraires des familles Menou et Damas-Cruz. On y lit les épitaphes d’Armand-François de Menou mort en 1703, du marquis de Cléré mort en 1718 , de Catherine Antoinette de Damas-Cruz morte en 1785 et du dernier duc de Damas-Cruz mort en 1848. Une litre funéraire aux armes des Damas et des Cléré court sur les trois murs de la chapelle. Le mur-pignon de la façade, édifié au XIXème s. et restauré en 1991-1992, forme un mur écran. Il s’appuie contre le massif du clocher, qui est surmonté d’une flèche de charpente octogonale couverte d ‘ardoises. Le pignon est percé d’une rose polylobée et ses rampants ornés d’un décor d’arcs festonnés. Cet édifice a fait l’objet d’une cam pagne de restauration en 1995, réfection de la charpente et de la couverture en tuiles places de la nef, de la couverture en ardoises du clocher et reprise des enduits extérieurs. La Sauvegarde de l’Art Français a donné en 1995 à la commune une subvention d’un montant de 80 000 F pour la réalisation de ces travaux.
J. M