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L’église Saint-Vinard, approximativement orientée, située à flanc de coteau au centre du village, voisine du cimetière. Son histoire est inconnue et l’origine de son vocable, incertaine[1].

Sa construction a probablement débuté par le chœur à la fin du XIIe s. et s’est achevée au XIIIe s. par la nef, le narthex et la tour de clocher.

L’édifice présente un plan allongé comportant un narthex de deux travées couvertes de voûtes sur croisées d’ogives, une nef à plafond lambrissé et un chœur, moins large que la nef, formé de deux travées voûtées en berceau brisé séparées par un arc doubleau. Celui-ci retombe sur des culots coniques sculptés de feuillages stylisés. Le narthex et la nef sont séparés par deux arcades en arcs brisés retombant sur une colonne à fût cylindrique et deux colonnes engagées à chapiteaux à crochets. On note la présence d’arcs formerets sur le mur nord de la nef, au-dessus de l’arc du chœur et sur le mur du narthex, qui pourraient indiquer l’amorce de deux travées, mais ne permettent pas de déterminer si les voûtes de celles-ci ont été construites ou détruites. Le chœur est flanqué, côté sud, par une sacristie à laquelle on accède par une porte à linteau en plein cintre mouluré et orné d’une croix en stuc.

La nef est éclairée par deux baies en plein cintre, côté sud, et une baie en arc brisé, côté nord, le chœur par deux baies étroites en plein cintre et un oculus. La porte ouest est couverte par un tympan sculpté d’une croix écotée en bas-relief, supporté par des coussinets moulurés. Les murs sont coiffés par une corniche à modillons concaves, et épaulés par des contreforts talutés. La tour de clocher, édifiée sur la travée sud du narthex, couronnée par un toit en pavillon, est flanquée par un bâtiment de plan carré contenant un escalier en vis donnant accès au beffroi. Celui-ci est ouvert par des baies géminées en plein cintre, entourées d’un tore.

Le mobilier est composé d’un autel de style néo-gothique et de deux autels latéraux de style classique du XIXe siècle. Parmi les objets, on retiendra un Christ en bois sculpté du XVIIIe s., deux tableaux – une Vierge de Pitié, du XVIIe s.[2] et une copie du Christ expirant sur la Croix, d’après Pierre-Paul Prudhon[3], datant du milieu du XIXe siècle – ainsi que quelques statuettes en bois doré.

Pour participer à la restauration de la couverture de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 4 000 € en 2010.

Bernard Sonnet

 

[1] La légende de saint Vinard, « fort suspecte » … et contenant « des erreurs manifestes », rapporte que celui-ci aurait fui les persécutions de l’empereur Dèce en 250 et se serait réfugié dans le Bassigny. Ch.-Fr. Roussel, Le diocèse de Langres, Histoire et statistique, Langres, 1873-1879, vol. 4, p. 224.

 

[2] Ce tableau a été donné à la paroisse en 1935 par les grands-parents du maire de Menesbles, en exercice en 1972.

[3] Tableau exécuté en 1822 par Pierre-Paul Prudhon (Cluny, 1758-Paris,1823), musée du Louvre.

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