Nouvelle-Aquitaine, Dordogne (24)
Marsac-sur-l’Isle, Église Saint-Saturnin
Édifice
Marsac est un village de 1 939 habitants situé sur la rive gauche de l’ Isle, à quelques kilomètres en aval de Périgueux. Il figure sous la forme « Marszac » dans le cartulaire de l’abbaye de Chancelade en 1180. L’église Saint-Saturnin est la seule église de la commune. C’est un petit édifice à chevet plat, surmonté d’un clocher carré comme il en existe un certain nombre dans la région. La nef lambrissée, de 22 mètres sur 8 mètres, comporte deux travées, le chœur est voûté en berceau. Il est précédé d’une travée voûtée d’une coupole que surmonte le clocher. L’édifice est généralement considéré comme roman, bien que le chœur ait fait l’objet de remaniements et que des ouvertures aient été pratiquées au nord et au sud dans la nef et dans le chœur à une époque tardive (XVIIe ou même XVIIIe s.). La petite chapelle Saint-Jean -Baptiste au sud a sans douce été construite à la même date. Cependant, l’ensemble n’est pas documenté par les archives. Avec la silhouette du clocher, restauré lui aussi tardivement, l’élément le plus intéressant est le portail que l’on peut dater du XVe s. L’ouverture en plein cintre est surmontée d’une profonde voussure soulignée par un tore au profil très accentué, le tout reposant sur des piédroits formés de fines colonnettes de profil prismatique, par l’intermédiaire de larges chapiteaux-consoles monolithes. Les figures représentées sont au nord un ange avec une trompette et un évêque avec une croix, au sud un ange déroule un phylactère et un personnage tient un bâton de pèlerin. Marsac, situé à proximité immédiate de Chancelade, passe pour avoir été une halte sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Comme le soulignait Emmanuel Payen, architecte des Bâtiments de France, la création de la voie ferré de Périgueux-Bord eaux a isolé quelque peu l’édifice entre la rivière, la route nationale et la voie ferrée. Le service départemental de L’Architecture a étudié un plan d’aménagement des abords de cet édifice et de son quartier pour les réinsérer dans le village. Une campagne de fouilles préalables aux travaux d’assainissement a été conduite par l’AFAN et a permis de dégager dans l’avant-chœur une « banquette romane ». Les travaux ont consisté à dégager et refaire le mur sud de la nef, et à assurer un drainage de la façade ouest. D’autre part, les piédroits du portail occidental ont été nettoyés et repris, ainsi que des éléments de l’archivolte. A l’intérieur, la litre funéraire a été refixée. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 47 000 F en 1994 pour les travaux de confortation.
F. B.