Marsac, Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul

Église paroissiale. Sous le vocable des saints Pierre et Paul, elle était au patronage de l’abbaye de Bénévent.

Elle se compose d’une nef unique de trois travées et d’un chœur terminé par un mur droit (longueur totale 32 m). Le chœur éclairé par une grande fenêtre centrale et les chapelles accolées au nord et au sud sont des amplifications du XIX^e s. dotées de vitraux néo-gothiques. Mais la nef remonte au XIII^e siècle. Elle était couverte à l’origine d’une voûte en berceau brisé si l’on en juge par le tracé des arcs doubleaux actuels. Ceux-ci retombent sur des piliers à simple imposte chanfreinée. À la suite de dégâts faciles à deviner, ce voûtement a été remplacé au XV^e s.  par des croisées d’ogives reçues par des consoles sculptées.

À l’extérieur, les contrastes de l’appareil mettent en évidence les différentes campagnes de construction et diverses reprises. La corniche de la toiture a conservé des modillons sculptés de masques. La façade, calée par des contreforts en équerre, retient l’attention. Assez curieusement, le contrefort de l’angle nord-ouest, amorti en bâtière, est couronné d’un fleuron.

Le portail en cintre brisé et la jolie baie en plein cintre percée dans son axe paraissent écrasés par un pignon trop haut, qui a été remonté. En outre, on a préféré, comme souvent au XIX^e s., élever au-dessus de la première travée un clocher en charpente. Le portail présente les caractères spécifiques de la région : ses voussures sont garnies de gros tores dégagés dans des scoties qui se prolongent par des colonnettes ; entre eux s’interposent des blocs de chapiteaux-frises, sculptés de feuillages et de masques humains. Dans la sacristie moderne, on remarque un linteau de porte avec un arc en accolade et un petit écusson.

Cet édifice reflète les périodes d’activité architecturale dans cette région pauvre et ses vicissitudes au cours des siècles.

Une aide de 1 220 € a été versée par la Sauvegarde de l’Art français en 2001 pour la restauration du clocher.

J. Th.

Bibliographie :

L. Lacrocq, Les églises de France. Creuse, Paris, 1934, p. 98.