Grand Est, Aube (10)
Marolles-sous-Lignières, Église Saint-Germain
Édifice
L’ancienne paroisse de Marolles-sous-Lignières, attestée depuis le XIIIe s., se situe aux confins de la Champagne méridionale et de la Bourgogne. Devenue commune dès 1790, elle n’est rattachée à l’arrondissement de Troyes et au canton d’Ervy-le-Châtel que depuis 1886.
Placée sous les vocables de Saint-Germain-de-Paris et de Saint-Vorles, son imposante église (44 m de long), en forme de croix latine, témoigne de deux phases de construction : l’abside à cinq pans et le double transept ont ainsi été réalisés au XVIe s., vers 1540. Du XVIIIe s. en revanche, le clocher carré, en saillie sur la façade, construit en 1779, tandis que, pour sa part, la nef, à vaisseau unique, l’a été entre 1778 et 1787.
Sur la façade, la porte principale, au profil surbaissé, est encadrée de deux pilastres d’ordre corinthien : ils supportent un entablement avec frise de palmettes et tête de putto au centre. Au-dessus s’ouvrent trois niches qui sont vides. Le clocher, coiffé d’un campanile, abrite trois cloches. Les murs extérieurs de la nef, épaulés par de puissants contreforts, sont percés de quatre ouvertures en plein cintre. La partie haute des maçonneries est soulignée par une épaisse corniche en pierre moulurée. L’entrée utilisée par les fidèles se situe sur la façade sud. Les façades du transept et du chœur sont percées d’ouvertures de grandes dimensions dont certaines ont été bouchées, partiellement ou totalement. Si elles conservent quelques éléments de vitraux du XIXe s., la majeure partie des verrières est composée de verre blanc simple. La sacristie, voûtée sur croisée d’ogives, est adossée à un des pans de l’abside et communique avec l’église par une porte, creusée dans l’épaisseur du mur.
La couverture est composée de tuiles plates, à l’exception du clocher – restauré après la tempête de 1999 – et de la tourelle d’accès aux combles, tous deux couverts en ardoise. Son mauvais état a entraîné des dégradations sur les charpentes et les voûtes, qui présentent fréquemment des décollements d’enduits et de badigeon. Le reste des intérieurs, recouvert d’enduit, est dans un état convenable.
L’église a conservé un mobilier de qualité – six stalles à accoudoirs du XIXe s., des bancs de fidèles du XVIIIe ou XIXe s., etc. Signalons notamment, dans le chœur, le bel ensemble formé par le maître-autel, le retable, le tabernacle, vraisemblablement daté de 1715. L’église abrite également les deux bustes reliquaires de saint Léger et saint Vorles, datés du premier quart du XVIIe s., ainsi qu’un ensemble de treize statues, datées du XVIe s. et du premier quart du XVIIe s., et dont sept ont été classées en 1913 : sainte Barbe, sainte Marguerite, saint Edme et un donateur, saint Fiacre, saint Germain et saint Roch. Une statue de sainte Marthe, encore visible en 1977, a disparu depuis cette date. La statuaire compte en outre une intéressante Vierge à l’enfant du XVIIIe siècle.
Pour la restauration de la maçonnerie, de la charpente et de la couverture du chœur et du transept, puis de la charpente et de la couverture de la nef, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 40 000 € en 2011.
Nicolas Dohrmann