Hauts-de-France, Pas-de-Calais (62)
Marles-sur-Canche, Église Saint-Firmin
Édifice
Église Saint-Firmin. Le Bras de Bronne, un affluent de la Canche qui traverse la commune, servait autrefois de frontière naturelle. Ainsi, alors qu’une bonne partie du village se trouvait en Artois, le clocher se dressait en Boulonnais : la paroisse relevait par contre du diocèse de Boulogne. Son patron est le fondateur du diocèse voisin, Firmin, premier évêque d’Amiens. Une belle effigie du saint, sculptée au XVIe s., orne le chœur.
L’édifice, de plan allongé, associe une nef modeste et sans caractère à un beau chœur de style flamboyant, bâti à la fin du Moyen Âge. La nef se réduit à un vaisseau de quatre travées éclairé au sud par des baies en arc segmentaire. l’extérieur, sur le mur méridional, un écusson entouré de deux branches de laurier porte la date de 1634 qui correspond soit à la construction, soit plutôt à un remaniement important. Le mur nord est vraisemblablement plus ancien car il est percé d’une fenêtre avec un arc en accolade. Le mur ouest, aveugle et épaulé en son centre par un contrefort massif, supporte un clocher assis sur l’extrémité du toit. Au nord, près du portail, une inscription gravée rappelle le souvenir de la Révolution : « Temple de raison et de ver[tu, ou : ité] ». Elle est surmontée d’une autre devise, sans doute ajoutée en guise de réparation : « Cest ici la maison de dieu et la porte du ciel ».
Le chœur, plus haut et plus large que la nef, est voûté d’ogives. Les nervures retombent sur des culots figurés, représentant de gauche à droite : une tête barbue grimaçante, saint Jean-Baptiste, un ange tenant un phylactère, sainte Barbe et sainte Marguerite. Les clés sont sculptées des armoiries des seigneurs du lieu, qui ont rebâti le sanctuaire à la fin du XVe siècle : celles d’Honoré de Marle, « qui vivoit sous le règne de Charles, 7e Roy de France, de la cour duquel il estoit , et fut par lui grandement estimé 1», de son épouse Ide de Bernieulles, de leur fils Ferry et de la femme de ce dernier, Marie de Ghistelle. La première travée du chœur est aveugle ; on note toutefois la présence au nord d’une porte en anse de panier murée. La travée suivante et le chevet sont éclairés par de grandes baies en arc brisé, surmontées d’archivoltes. l’extérieur, le soubassement présente un bel appareil en damier, alternant un blocage de silex et un moellon de grès.
Pour la réfection de la charpente et de la couverture du chœur et du clocher et pour l’évacuation des eaux pluviales, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 3 000 € en 2004.
Patrick Wintrebert