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EGLISE Saint-Pierre-aux-Liens. Le village est cité seulement au XIVe s.  et  la  paroisse  de  Marignieu   pas  avant  la  visite épiscopale de 1414. Mais le toponyme à la consonance manifestement gallo-romaine plaide pour une origine beaucoup plus ancienne de l’église. Au Moyen Âge, celle-ci était une filleule de celle de Vongnes ; elle était donc à la charge du doyen de Ceyzérieu (le chapitre de Belley) et des Cisterciennes de Bons qui prélevaient chacun une partie des dîmes. Les visites apportent peu de renseignements sur l’évolution de cet édifice. Celle de saint François de Sales, du 22 juin 1614, fait état d’un incendie dont le village fut sinistré, mais rien n’indique que l’église elle-même fut touchée. De dimensions modestes, cet édifice a gardé une implantation romane, avec une nef rectangulaire (8 m par 6,50 m), un arc en plein cintre s’ouvrant sur une travée de chœur voûtée en berceau et une abside semi-circulaire éclairée par deux fenêtres latérales.

Le clocher-mur, à la mode bugiste (pignon à redents couverts de lauses), était à l’origine moins haut et percé de deux ouvertures qui furent murées sans doute au XIXe s. quand on l’exhaussa pour donner plus de hauteur à la toiture de la nef. Le sommet fut alors transformé en une petite tour cubique faite en partie en planches, couverte en zinc et percée d’une seule ouverture. Les deux arcs inférieurs ont été rouverts dans les années 1970-1980, et le clocher a retrouvé en partie sa disposition d’origine. Sur le côté nord du chœur et de la nef, une sacristie voûtée en plein cintre passe, sans preuves, pour être la chapelle romane primitive, mais rien n’est moins sûr.

La nef, autrefois à charpente apparente, est maintenant couverte d’un plafond à la française.  Elle est éclairée  par  deux  fenêtres en plein cintre au sud (XVIIe siècle ?) et par une ouverture rectangulaire au nord. Le niveau du sol intérieur est situé en contrebas de la place. Deux autels sont placés de part et d’autre de l’arc triomphal ; en 1692, l’un était dédié à saint Sébastien (déjà cité en 1603), l’autre au Rosaire. Au XIXe s., celui de droite portait la statue de saint Pierre et celui de gauche était dédié à la Vierge. L’autel sud est placé sur un fragment de colonne ou de milliaire romain.

En juin 1986, des sondages ont fait apparaître des peintures murales dans une grande partie de l’abside ; elles recouvraient un décor plus ancien (XVIe siècle ?) fait de faux joints à l’ocre sur enduit blanc grisâtre. Le décor, que l’on date du XVIIe s., encadrait la statue de saint Pierre, placée dans une niche aménagée dans l’axe de l’abside et flanquée de deux statuettes dont on a conservé les socles bûchés. Dans la partie supérieure, la statue était accompagnée de saint Simon à gauche et de sainte Ursule à droite, tous deux portés par des nuées. Au sommet de la voûte, la colombe du Saint-Esprit est entourée de rayons. Dans les angles, des pots de fleurs peints semblent posés sur les pierres horizontales qui servent de trompes pour faire passer l’abside du plan carré au plan semi-circulaire. La travée de chœur, qui est séparée de l’abside par un faux arc doubleau peint à l’ocre, offre deux personnages agenouillés, au nord saint François et au sud un autre saint non identifié.

Parmi le mobilier : saint Pierre, en bois, XVe s. (?), Notre-Dame de Poirin, très belle statue de la Vierge à l’Enfant provenant de la porte de l’Arc à Belley, XVIe siècle. Un ancien tableau (Rosaire), encore visible dans les années 1930, a disparu. Bénitier à godrons. En 2000, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 2 287 € pour la restauration de la toiture.

P.C.

 

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