Occitanie, Gers (32)
Margouët-Meymes, Chapelle Saint-André de Lartigolles
Édifice
Margouët-Meymes, en Armagnac, ancien diocèse d’Auch, commune moderne qui a agrégé de nombreux hameaux, comporte trois églises. Parmi celles-ci, une seule est médiévale, la chapelle Saint-André de Lartigolles. Ce toponyme, un des nombreux dérivés d’artigue, artica, « la friche », est là pour nous rappeler combien les fondations d’églises sont liées aux colonisations des terroirs, au Haut Moyen Âge. Aucun document connu n’éclaire cependant la fondation de cette paroisse ni la construction de cette église, toute simple, qui paraît remonter au XIIesiècle.
Le clocher-mur, à pignon aigu, s’encadre entre les arbres dans l’axe du chemin, ses hautes arcades muettes et vides comme deux grands yeux. L’ancienne église est juchée sur une sorte de butte, assez étroite, qui domine un contrebas où se trouvent les bâtiments d’une exploitation agricole. Le terrain limité qui l’entoure est l’ancien cimetière paroissial, dont il ne reste aucune trace apparente. Á l’ouest, l’édifice était manifestement adossé à une autre construction, dont peu de vestiges demeurent : un piédroit de porte, un arrachement courbe pouvant suggérer un escalier en vis, des pierres en attente… En 1888, un visiteur, l’abbé Cazauran, parlait aussi des restes d’une muraille au midi, et d’une porte ogivale « donnant accès à la clôture de l’église ». On n’en voit rien aujourd’hui. L’église est construite en grand appareil de molasse calcaire, ce qui lui ôte un peu de son aspect modeste. Elle est à nef unique, non voûtée, flanquée de contreforts massifs plus tardifs dont on ne comprend pas bien l’utilité – deux, en particulier, à l’abside – et qui doivent se comprendre dans le contexte d’une restauration ou reconstruction de l’édifice, peut-être à l’issue de la guerre de Cent Ans. Le portail d’entrée original, situé au nord, est composé d’un massif rectangulaire plaqué contre la façade, dans lequel s’ouvre une archivolte reposant sur deux piédroits sommés d’impostes. La porte elle-même est couverte d’un linteau où est gravé un chrisme. Ce portail est muré, sans doute depuis l’époque où fut aménagé le portail actuel, au sud, au XVIeou au XVIIesiècle, simple ouverture en plein cintre sobrement moulurée de deux cavets.
Á l’intérieur, l’église Saint-André est vide et muette, ne conservant qu’un massif d’autel et de frustes fonts baptismaux, de la même pierre que celle dont elle est bâtie. L’abside seule est voûtée, en cul-de-four, précédée d’un arc triomphal brisé, porté par deux consoles.
Pour un gros entretien d’ensemble, qui a concerné les murs, les contreforts, la charpente et la couverture, la Sauvegarde de l’Art français a apporté, en 2007, 10 000 €.
Olivier Poisson
Bibliographie :
Abbé J.-M. Cazauran, Monographies paroissiales de l’archidiocèse d’Auch, ms. de la Société historique de Gascogne, p.561-564, visite datée du 19 octobre1888.