Île-de-France, Seine-et-Marne (77)
Marcilly, Église Saint-Etienne-et-Saint-Babylas
Édifice
Dans le vallon du rû de Bois-Collot, le village de Marcilly présente un habitat dense construit en bord de rue. Autour de l’église, le cimetière a été remplacé par une petite place publique. Le lieu est mentionné au XIe siècle ; au siècle suivant, l’église est donnée au chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Meaux qui, peu à peu, reçoit plusieurs fermes et construit une grange aux dîmes. L’église est sous le double vocable de saint Étienne et, dédicace rare et sans doute plus ancienne, saint Babylas. Plus fréquemment honoré dans l’église d’Orient, cet évêque d’Antioche fut martyrisé pour avoir demandé à l’empereur romain Philippe l’Arabe – chrétien mais coupable de graves péchés – de rejoindre les pénitents avant de célébrer Pâques.
Derrière une façade plate flanquée à droite d’une tour d’escalier en hors œuvre peu saillant sur l’angle, l’église présente un corps principal rectangulaire de trois vaisseaux prolongé d’un chœur à chevet plat. Le clocher est construit au-dessus de la dernière travée du collatéral sud, il est couvert d’un toit en bâtière et la chambre des cloches est percée de trois baies égales sur chaque face. La chapelle Saint-Roch est placée symétriquement au nord ; elle est dotée d’un pignon à redents. Construit en calcaire local associant pierre de taille et moellon enduit, l’édifice est couvert de tuiles et, pour le toit en poivrière de la tour d’escalier, d’ardoises. l’intérieur, le vaisseau central communique avec les collatéraux par de grandes arcades en arc brisé reposant sur des piles à noyaux carrés cantonnés de colonnettes. Dans le chœur qui est la partie la plus ancienne de l’édifice et qui peut être daté du XIIIe s., les ogives des voûtes retombent sur des chapiteaux historiés ou sculptés en feuilles d’eau. Dans la nef, les arcs pénètrent directement dans les piles ou reposent sur des chapiteaux en frise formant imposte ; sur les bas-côtés, ils s’appuient sur des culs-de-lampes figurés. Ces dispositions correspondent à la reconstruction importante du XVIe s. (une clé de voûte déposée porte la date 1519), comme le grand appareil de calcaire du mur nord, de la tourelle et de la base du clocher. Au début du XVIIIe s., on a prolongé la toiture principale sur le collatéral sud en remplacement d’une ancienne couverture avec pignons successifs en bâtière. Les pierres sommitales des contreforts, creusées d’une rigole, témoignent de cette forme ancienne utilisée en Ile-de-France sur les églises rurales agrandies. Ce contexte d’augmentation progressive de l’édifice pourrait expliquer la façade « pauvre » élevée en moellons : solution provisoire en attendant un allongement éventuel et non suppression d’une travée, comme le suggère L. Benoist.
Malgré la disparition récente des vitraux lors de l’incendie de 1985, l’église conserve un mobilier très complet : chaire, stalles, barrière de communion à l’entrée du chœur liturgique, lutrin, statues, tableaux, retables et lambris forment un ensemble remarquable ; certaines œuvres sont protégées au titre des monuments historiques : Vierge à l’Enfant en bois portant la date 1626, tabernacle de 1682 et retable de la chapelle Saint-Roch exécuté en 1706 par le menuisier de Saint-Soupplets, François Lorgueilleux. Richement sculpté, le lambris du chœur présente les statues des saints patrons nichées dans les angles, des panneaux en bas-relief illustrant des scènes de leur vie et une large frise végétale régnant sous l’entablement ponctué de pots à feu.
Pour la restauration du clocher, la Sauvegarde de l’Art français, en 2004, a versé une aide de 11 000 € .
Chantal Waltisperger
Le projet en images
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