Occitanie, Ariège (09)
Manses, Église Saint-Jean-Baptiste
Édifice
Église Saint-Jean-Baptiste. Manses est un petit village de l’Ariège, au cœur du Pays d’Olmes et situé dans une vallée très ouverte, perpendiculaire à celle de l’Hers. C’est en allant vers la forêt de Bélène, un très beau canton forestier, qu’apparaît l’église romane dominant le village, qui s’appelle aujourd’hui encore Manses, bien que son nom ait été changé autrefois.
Ce toponyme semble être l’indication d’une origine monastique, puisque ce site ensoleillé fut occupé par un prieuré bénédictin dépendant du diocèse de Carcassonne.
Ce prieuré de Manses se trouve sur un des chemins de Saint-Jacques. Il eut beaucoup à souffrir des troubles de la guerre des Albigeois. Le catharisme, très répandu à Mirepoix et dans les environs, est à l’origine de sa réduction en prieuré simple par l’abbé de Montolieu[1].
La construction de l’église apparaît composite : le clocher-mur actuel a été ajouté au XIXe s., le portail sud roman a fait l’objet de reprise.
L’église est en forme de croix latine avec un large transept et trois absides ; bien sûr, l’abside centrale est la plus vaste selon un plan souvent rencontré dans le pays de Mirepoix.
C’est un édifice d’une trentaine de mètres de longueur sur 6 mètres et demi de large dans la nef, de 20 mètres dans le transept. Á l’intérieur, la voûte est supportée par de robustes arcs doubleaux et renforcée par des arcs de décharge. À la croisée, quatre trompes laissent à penser qu’une coupole avait été projetée. L’éclairage est aujourd’hui produit par un étonnant vitrail horizontal, disposition dont on conviendra qu’elle est peu fréquente. Très spectaculaire dans la croisée du transept, il retrace, autour des armoiries du marquis de Portes, l’histoire complète, depuis sa naissance jusqu’à sa décapitation, de saint Jean-Baptiste, patron de la paroisse.
La nef est sombre, nue, sans grand décor et sans fenêtre, la lumière ne pénétrant que par la fenêtre du bras sud du transept et les trois baies étroites de l’abside. Le large transept, ainsi que l’absence de colonnes et de sculptures, à l’exception d’un étroit bandeau orné de fleurons en forme de fleur de lys, montrent que l’effet puissant résulte souvent de la simplicité. Le baptistère et une tribune développent, au fond de la nef, trois arcades superposées. L’intérieur, qui a beaucoup souffert, présente encore par endroits un décor XIXe, repris d’un modèle du XIVes., qui se compose d’un faux appareil orné de petits fleurons.
Pour la réfection des enduits, génoises, gouttières de la façade nord et le drainage des façades nord et est, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 8 000 € en 2007.
Jean-Pierre Augot
Bibliographie :
Archives du S.D.A.P.
[1]Tous les ans jusqu’à la Révolution, on vit un religieux de Montolieu venir à Manses recueillir les revenus. Voici le nom de quelques prieurs de Manses : Arnaud (1115), Bernard Euge (1230), Yzarn d’Hautpoul (1345), Pierre de Borre (1346), Pierre Guibert (1683).