Auvergne-Rhône-Alpes, Allier (03)
Maillet, Église Saint-Denis
Édifice
La paroisse de Maillet dépendait autrefois du diocèse de Bourges et appartenait à l’abbaye de Saint-Denis. C’est donc tout naturellement que l’église est dédiée au saint martyr parisien. Cette appartenance, bien que confirmée dès l’année 802, fut en quelque sorte oubliée au profit du prieuré de La Chapelaude, qui appartenait, lui aussi, à Saint-Denis, mais qui était beaucoup plus proche géographiquement.
C’est un modeste édifice de 25 m de long, à nef unique et petit transept, remontant à l’époque romane, mais agrandi à une date indéterminée par l’adjonction de deux bas-côtés, s’alignant sur les croisillons auxquels ils ont ainsi été englobés. Le chœur, voûté en plein cintre, est composé d’une longue travée droite et d’une abside en hémicycle. Les murs gouttereaux de la travée droite sont ornés de trois hautes arcades aveugles encadrées de colonnettes géminées. Cette élégante disposition est également visible à l’église de La Chapelaude dont dépendait Maillet, ainsi qu’à celles de Saint-Désiré et Domérat, dans la région montluçonnaise. La nef, qui avait reçu à l’origine une voûte en berceau sur doubleaux, est actuellement couverte d’une charpente apparente. Le croisillon sud, à l’extrémité du bas-côté, a conservé sa voûte en berceau.
Le clocher, à base carrée, s’élève contre le mur sud du chœur. Il présente, sur chaque face, quatre baies en plein cintre très étroites, regroupées deux par deux sous une arcade soulignée d’un cordon de billettes. La flèche, couverte d’ardoises, fut construite au XVIIe siècle. Sa couleur contraste avec celle des tuiles plates couvrant la nef et celles des tuiles canal recouvrant l’abside. Si l’on ajoute que la pierre avec laquelle furent édifiés les murs est un grès allant du rose au jaune doré, on comprendra que l’un des principaux attraits de cette petite église est la richesse de sa polychromie extérieure.
Pour la restauration des façades nord et est et pour celle de la charpente du clocher et de l’abside, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 8 000 € en 2006.
Annie Regond