Luçon, Chapelle Sainte-Madeleine-de-l’hôpital

Le 2 février 1400 est fondée la chapelle Sainte-Madeleine par Nicolas Febvre, aumônier de l’église de Luçon, pour permettre aux malades de suivre des offices[1]. La construction de la chapelle intervient dans les années qui suivent. En 1493, le pape Alexandre VI confirme l’attribution à l’aumônerie de Luçon de revenus de l’archidiaconé[2]. La chapelle sert de desserte : tel est le cas en octobre 1570, lorsque les conflits des guerres de Religion entraînent des dégâts considérables dans l’église de Luçon, ne permettant plus au chapitre de célébrer décemment le service canonial[3]. Sous la Révolution, la chapelle est fermée, les cloches déposées, l’argenterie inventoriée[4]. Le culte y est rétabli en mars 1804, des travaux de restauration importants sont entrepris en 1866.

Insérée dans les bâtiments de l’hôpital et développant l’une de ses façades le long de la rue de l’Hôpital, la chapelle, construite en pierre de taille, se présente sous la forme d’un vaste vaisseau rectangulaire. Elle est éclairée du côté de la rue par deux grandes fenêtres au profil brisé et par une unique baie du côté de la cour intérieure ; elle se termine par un chevet plat percé d’un triplet qui trahit une intervention au XIX^e siècle. La voûte en pierre épouse un profil brisé et ses arcs-doubleaux retombent sur des culots à crochets. À droite du chœur, une élégante grille de clôture en fer forgé rappelle les libéralités de M^gr Claude Antoine Jacquemet Gaultier d’Ancyse qui désigna l’hôpital comme son légataire universel ; elle est datée de 1766.

Pour la restauration de la voûte de la chapelle et des travaux dans la sacristie, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 17 000 € en 2009, tenant à manifester ainsi son intérêt pour l’architecture des chapelles hospitalières.

Élisabeth Caude

[1] Dossier de restauration de la chapelle, historique ; Archives de l’évêché de Luçon, ms Beauregard (fin XVIII^e s.).

[2] Archives vaticanes, registres du Latran, 946, fol.30.

[3] Archives de l’évêché de Luçon, ms Beauregard.

[4] Arch. dép. Vendée, 1 Q 679.