Auvergne-Rhône-Alpes, Allier (03)
Loddes, Église Saint-Pierre
Édifice
L’église de Loddes, placée sous le vocable de saint Pierre, appartenait avant la création du diocèse de Moulins à celui de Clermont. Cependant la paroisse était à la présentation de l’abbesse de Marcigny-les-Nonains en Bourgogne, cette appartenance ayant été confirmée par une bulle du pape Urbain II, le 19 novembre 1095.
Situé sur une légère éminence, c’est un modeste édifice, dont la nef unique mesure 20 m de long. Celle-ci reçut une voûte seulement en 1878. Le chœur, peut-être plus ancien, terminé par une abside en hémicycle, est éclairé d’une petite baie en plein cintre. Deux solides contreforts le renforcent et une chapelle rectangulaire ouvre du côté sud. Le clocher, élevé sur le côté nord, date dans son aspect actuel du XIXe s. avec une base carrée, deux baies en plein cintre sur chaque face, et une couverture à quatre pans, couverte d’ardoises comme le reste du monument.
Le principal attrait de l’église de Loddes est sans conteste la peinture murale qui orne le cul-de-four de l’abside : sur un fond très clair, parsemé de petites fleurs, le Christ en Majesté, entouré du tétramorphe, est installé sur une sorte de banquette qui suit la courbure de l’architecture. En effet, près de Jésus bénissant de la main droite, se tient Marie, couronnée par un ange. Cette présentation des deux personnages annonce les futurs Couronnements de la Vierge par le Christ. Les couleurs, ocre-rouge et ocre-jaune, appartiennent encore à la palette des peintres de l’époque romane, mais le graphisme souple et les drapés indiquent les toutes premières années du XIVe siècle.
L’aide de la Sauvegarde de l’Art français, d’un montant de 8 537 € versé en 2001, a permis la suppression d’un appentis et d’une cheminée du côté sud, ainsi que des travaux de maçonnerie : suppression des enduits de soubassement et des joints au ciment gris du chevet et du pignon, reprise de la fissure sur le mur est de la chapelle sud de la nef à l’extérieur, alors qu’à l’intérieur le piquage des enduits en ciment du chœur a permis leur remplacement par un enduit à la chaux.
A. R.
Bibliographie :
M. Génermont et P. Pradel, Les églises de France. Allier, Paris 1938, p. 134.
A. Courtillé, Histoire de la peinture murale dans l’Auvergne du Moyen Âge, Brioude, 1983, p. 35-36.